Philippe Courroye va travailler avec un nouveau président

Jeudi dernier, un magistrat a fait un retour remarqué au tribunal de grande instance de Nanterre. Juge d'instruction dans cette juridiction dans les années 80, Jean-Michel Hayat vient de prendre la direction de la présidence. Il rejoint ainsi Philippe Courroye qui lui est à la tête du parquet de Nanterre. Jean Michel Hayat est habitué à travailler avec des fortes têtes de la magistrature. Il vient de quitter, après 5 ans d'exercice,  le TGI de Nice, un poste où il était en tandem avec Eric de Mongolfier. L'homme est tout en rondeur, il est plutôt souriant et de contact facile. Dans ses nombreux postes à travers la France, de Troyes à Versailles, il a toujours fait preuve d'autorité. A l'époque où il était juge d'instruction à Nanterre, il avait mis en examen et en détention, au grand dam des policiers, un commissaire suspecté d'être compromis dans une affaire de proxénétisme. Durant trois ans, il s'est retiré de la vie judiciaire pour rejoindre le cabinet de Ségolène Royal, alors ministre déléguée chargée de l'Enseignement scolaire.

Lors de son installation dans la salle des assises de Nanterre, leurs discours respectifs ont donné le ton de leurs relations. Couroises mais déterminées. Le chef du parquet a insi rappelé sa préférence de limiter les informations judiciaires. Choix qu'il applique actuellement aux dossiers Bettencourt. Le procureur souhaite "éviter l'engorgement des cabinets d'instruction" et participer à la "lenteur judiciaire". "Je souhaite, a-t-il poursuivi, limiter les ouvertures d'informations judiciaires aux seules procédures où la valeur ajoutée du magistrat s'impose".

La tache du nouveau président du TGI de Nanterre est ardue. Il doit faire baisser la tension qui règne dans sa juridiction entre le procureur de la république et l'une de ses magistrats du siège, absent le jour de l'installation solennelle, Isabelle Prévost-Desprez. D'où la petite phrase de M. Hayat: "j'appelle à un retour au calme, sans que personne n'ait à abdiquer quoique ce soit de ces prérogatives".

Il est malheureusement à craindre que dans un temps rapproché, le Président Hayat soit contraint d'intervenir dans le bras de fer qui oppose ses deux collègues.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique