Six Corses attendent le jugement de demain après midi avec une certaine impatience. Cinq d’entre eux ont été jugé pour avoir soi disant prêter main fort à Yvan Colonna durant sa cavale. La plupart le reconnaisse et l’assume. Un seul nie farouchement les accusations qui pèsent contre lui d’avoir laissé son domicile de Bastia au fugitif le plus connu de France dans les années 1999-2003.

Alexandre Plantevin, le procureur, a requis contre eux des peines allant de 8 mois à 5 ans avec sursis. Si le tribunal suit les réquisitions, aucun des prévenus n’ira en prison demain soir.

Mais la décision des trois magistrats est en fait attendue pour le sixième homme. Yvan Colonna lui-même.

La cour de cassation a annulé sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. Juridiquement, Colonna est redevenu « présumé innocent », il est en détention provisoire depuis le 5 juillet 2003 dans le dossier Erignac. Jeudi dernier, ses avocats ont déposé une demande de remise en liberté. Elle doit être examinée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris dans les 4 mois qui viennent. D’où l’importance du jugement de demain.

Si dans ce dossier des complices de sa cavale, Yvan Colonna est condamné à de la prison ferme, il commencera à purger cette condamnation qu’à partir de demain car dans cette affaire il n’a jamais été placé sous mandat de dépôt. Une remise en liberté dans le dossier Erignac aurait donc un effet relatif. Si, en revanche, le tribunal correctionnel le relaxe ou le condamne à une peine avec sursis, une décision de remise en liberté dans le dossier principal deviendrait exécutoire.

Alors question. Yvan Colonna, lors de son troisième procès, comparaîtra-t-il détenu ou libre ?