A 15 jours de l'ouverture du procès, la tension monte entre les avocats de l'affaire Bettencourt-Banier. Une nouvelle fois, c'est Maître Olivier Metzner qui tout en défendant quotidiennement Jérôme Kerviel, est passé à l'offensive. Le site de Médiapart révèle ce matin que des enregistrements réalisés par l'ex maître d'hôtel de la milliardaire ont été transmis à la police par la fille de Liliane Bettencourt.
L'effet espéré sur le plan judiciaire n'a pas été totalement transformé. Car si la justice a ouvert une enquête préliminaire, ce ne sont pas sur les faits révélés dans ces conversations interceptées illégalement mais sur le procédé proprement dit, à savoir une éventuelle "atteinte à la vie privée".
En revanche, l'avocat de Françoise Bettencourt se satisfait d'avoir apporter une pierre supplémentaire à son édifice concernant le supposé abus de faiblesse dont le photographe François Marie Banier se serait rendu coupable. "Ces enregistrements montrent que cette femme est sous l'emprise de ses proches"
Joint par téléphone, ce matin, M° Hervé Temime, l'avocat de ce dernier ne souhaite pas pour l'instant réagir plus précisément, se contentant de trouver le procédé détestable. Même réaction du coté de M° Kiejman, conseil de Liliane Bettencourt, qui n'exclut pas une "manipulation, une falsification". L'avocat s'interroge sur l'implication de la fille dans ce rebondissement et des uites que lilianne pourrait donner à cette affaire. "Une action en révocation, pour ingratitude, des donations très importantes qu'elle a faites à sa fille, pourrait être envisagée".
On l'a déjà dit, cette affaire est une succession de conflits.. Entre la mère et la fille. Entre la fille et le photographe. Entre la milliardaire et ses ex-employés qui la décrivent "diminuée, en état de confusion, fragilisée". Entre la présidente du tribunal et le procureur.
Durant 4 jours d'audience début juillet, Banier se retrouvera sur le banc des prévenus. Françoise Bettencourt serait présente face à lui le premier jour du procès. Les débats vont en fait tournés autour d'une troisième personne dont ne ne peut que se dire que sa présence serait pour elle la meilleure des réponses.