Ils ont le même âge. Ils ont travaillé ensemble pendant les 6 derniers mois de l'année 2007. Moussa Bakir était braker, autrement dit courtier, auprès de la Fimat, une cellule chargée de gérer les produits dérivés de la Société Générale. Ils ont correspondu par téléphone et par mails.
Le jeune homme découvre à l'audience lors de son interogatoire par M° Olivier Metzner que ce sont près de 125 milliards d'euros qui auraient été en jeu lors de leurs transactions. M. Bakir dit ne pas s'en être douter. Pourtant, il a perçu comme bonus la sommes de plus de 400 000 euros pour le troisième trimestre 2007. Une somme qui s'est élevée à plus d'un million lors du dernier trimestre.
A l'audience, le président et le procureur lisent des extraits de leurs courriels. "M. Kerviel: je suis mort". "M. Bakir: pourquoi?". "M. Kerviel: j'ai gagné trop de thune".
Mais lors de cette 6 ème journée, on apprend l'existence d'un personnage imaginé par le trader. Monsieur Mat. Jérôme Kerviel lui avait donné une existence réelle. M. Mat avait 35 ans, vivait à l'étranger et surtout était un gros client de la banque. "Il m'a menti. J'y ai cru de bout en bout".
Appelé à la barre, Kerviel est obligé de reconnaître qu'il a brouillé les pistes. "Je ne pense pas lui avoir raconté les choses comme cela. C'était un bobard pour couper court à la discussion". Un bobard à 125 milliards......