Qui de l'assassin de Chapour Bakhtiar ou de Clotilde Reiss sera remis en liberté le premier?

 

Nous attendions que le parquet se prononce cet après midi sur la demande de libération conditionnelle d’Ali Vakili Rad. L’assassin de l’ancien premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, est actuellement incarcéré à la prison de Poissy (Yvelines). Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, comme nous le rappelions ici le 15 janvier, il a fini de purger sa période de sureté de 18 ans depuis l’été dernier. Il est donc en droit de demander sa remise en liberté. Une libération assortie d’une expulsion vers son pays d’origine, autrement dit l’Iran.

 

C’est ce dernier point qui a coincé cet après midi lors de l’audience. Le parquet a demandé que l’examen soit repoussé. Pour le représentant du procureur, le dossier d’Ali Vakili Rad est incomplet. Il manque une pièce qui n’est pas de son ressort mais du ministère de l’Intérieur : un arrêté d’expulsion.

 

Remettre en liberté l’assassin de Chapour Bakhtiar est une décision d’ordre judiciaire. Prise par des juges du siège, après consultation de plusieurs intervenants, psychiatres, directeur de prison…, elle est susceptible d’appel de la part du parquet. Elle est également politique dans la forme puisque dans le cas présent, elle nécessite un feu vert de la part du ministère de l’Intérieur, feu vert qui a une autre portée qu’un simple tampon administratif.

 

Décision politique lourde de conséquence puisque l’on sait que dans le même temps la France est préoccupée par le sort d’une de ses ressortissantes. Clotilde Reiss, lectrice à l’université d’Ispahan, accusée d’espionnage depuis juillet dernier, est actuellement astreinte à résidence à Téhéran, en attente d’une décision judiciaire iranienne.

 

Paris et Téhéran se refusent officiellement à faire un parallèle entre les deux affaires. Les deux pays écartent toute tractation diplomatique entre les deux dossiers. L’avocat d’Ali Vakili Rad, M° Margulis, souligne qu’il a enclenché sa procédure de libération conditionnelle avant le début de l’affaire de Clotilde Reiss.

 

La pression ne reste pas moins très forte pour ceux qui doivent prendre la décision de mettre en liberté Ali Vakili Rad. Une nouvelle audience aura donc lieu le 9 mars dans la prison de Poissy. Avec ou non un arrêté d’expulsion. Avec ou non d’ici là des nouvelles de Clotilde Reiss.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique