Courroye perd un siège, Sarkozy gagne un euro

 

Mauvaise journée pour les magistrats de Nanterre. Différentes sources confirment ce que nous laissions entendre en début de semaine. Philippe Courroye reste procureur de la république des Hauts de Seine. Son arrivée au poste parisien ne se fera pas. Les polémiques nées de sa proximité avec le Chef de l’Etat et différents incidents de parcours ont plaidé contre lui. D’abord, il y a un déjeuner privé à son domicile avec industriel, avocat et policier, trois personnes qui sont au centre d’une procédure en instance à Paris. Ensuite, il y a son intervention auprès de la présidente du tribunal de Nanterre afin qu’elle convoque la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui dans plusieurs dossiers s'est opposée aux réquisitions du parquet.

 

Mauvais journée aussi pour cette dernière. Présidente d’une chambre correctionnelle, elle avait, avec ses assesseurs, rendu un jugement qui avait fait grincer des dents. Dans un dossier intitulé médiatiquement «les comptes piratés de Nicolas Sarkozy », le tribunal avait reconnu au chef de l’Etat sa qualité de partie civile mais en revanche, il avait considéré, eu égard à ses fonctions de Président de la République et de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, qu’il était décidé un sursis à statuer sur sa demande de dommages et intérêts. Autrement dit attendre la fin de son mandat.

 

Cet après-midi, une chambre de la cour d’appel de Versailles présidée par Jean-Pierre Getti a infirmé la décision de première instance. En un mot, les premiers juges se sont trompés. Face aux rares journalistes présents, Maître Thierry Herzog, avocat de N Sarkozy a résumé cet arrêt d’une formule acerbe. «La 15 ème chambre correctionnelle présidée par Mme Isabelle Prévost-Desprez avait dit son droit. La cour d’appel a dit le droit ».

 

Le procureur et la juge de Nanterre sont donc tous deux renvoyés au piquet. Condamnés aussi  à se croiser et à se faire bonne figure dans les couloirs et salles d’audience du palais.

 

Quant à Nicolas Sarkozy, après l’affiche de Ryanair et la poupée vaudou, c’est la troisième fois depuis le début de son mandat qu’il gagne ses procès en qualité de partie civile. A chaque fois, les juges lui accordent ce qu’il demande : 1 euro. Prochain rendez-vous, le jugement Clearstream, le 28 janvier,  jour de son anniversaire.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique