Pas de procès pour le "fou" et pas d'expertise pour L Bettencourt

 

A l’aube de cette nouvelle année, l’actualité judiciaire se nourrit encore d’événements de l’année écoulée que nous avions évoqués sur ce blog. Voici donc de quoi compléter votre information.

 

Dans l’affaire qui oppose la mère et la fille Bettencourt, les choses se compliquent un peu pour les juges de Nanterre. Liliane Bettencourt refuse tout simplement de se prêter à l’expertise ordonnée par le tribunal correctionnel le 11 décembre dernier. Les trois médecins désignés ne pourront donc pas répondre à la question essentielle que les magistrats saisis du dossier se posent, à savoir la milliardaire est-elle victime d’un état psychologique ou psychiatrique défaillant ? La position de Mme Bettencourt n’est pas en soit surprenante puisqu’elle avait adopté la même face à la demande du procureur de la république Philippe Courroye. Le photographe François-Marie Banier sera bien jugé en avril prochain pour abus de faiblesse. Mais si Liliane Bettancourt ne se déplace pas le jour du procès pour venir témoigner de son état de santé, ce qui pour l’instant n’est pas au programme, les débats risquent de tourner en rond.

 

Sans surprise Laurent Le Mesle a été nommé avocat général à la cour de cassation par décret signé par le Président de la République le 25 décembre dernier. Il devrait prendre ses fonctions en fin de semaine. La suite du jeu de chaises musicales est grippée. Son successeur au parquet général de la cour d'appel de Paris n’a pas été nommé. Enfin, l'arrivée annoncée comme acquise il y a un mois de Philippe Courroye au poste de procureur de la république à Paris semble coincée, tant elle fait grincer des dents chez les magistrats, les avocats et certains politiques. Question. Qui occupera ses places lors des audiences solennelles qui doivent se dérouler les 18 et 20 janvier prochain? Si aucun PG n'est nommé d'ici là, c'est le 1er avocat général qui officierait.

 

Ce matin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a confirmé la décision du juge d’instruction qui en 2006 avait déclaré le meurtrier présumé d’un disc-jockey irresponsable pénalement. Déception du coté de la famille de la victime. Non seulement, elle attendait la tenue d’un procès d’assises mais elle considère que l’acte criminel est celui d’un antisémite et non d’un schizophrène. Rappelons le, ces audiences, sorte de vrai-faux procès, sont faites pour tenter d’apaiser les victimes. Lors du débat contradictoire en décembre dernier,  l’exposé pourtant méticuleux d’un des experts psychiatre Daniel Zagury n’a pas été entendu par les parties civiles présentes dans la salle. Ce matin, l’avocat des plaignants a même du se faire expliquer par le président de la chambre les tenants et aboutissants de leur décision. Enfin, le fait que les magistrats prennent soin de préciser que le jeune homme aujourd’hui interné est bien l’auteur des faits n’a en rien réconforté la famille de la victime.

 

Bonne année à tous.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique