Plus de deux ans et demi après avoir quitté ses fonctions de Chef de l’Etat, Jacques Chirac est au centre de l’actualité. Actualité souriante quant il s’agit de sa cote de popularité au moment où il publie le premier tome de ses mémoires. Non seulement l’ouvrage a du succès mais ses admirateurs se pressent dès que l’ancien président participe à une séance de dédicace.
Actualité plus sombre quand J. Chirac est rattrapé par ses affaires judiciaires. Le 30 octobre dernier, la juge Xavière Siméoni signe l’ordonnance qui scelle le sort de l’ancien président : un procès pour 21 emplois fictifs présumés.
Ce matin, J. Chirac a été entendu par un juge de Nanterre pour un autre dossier qui porte cette fois ci sur 7 d’emplois fictifs. Après Patrick Desmures, Alain Philibeaux, Jacques Cazeaux est le troisième juge qui se penche sur ce volumineux dossier. L’entretien a duré 20 minutes dans un endroit neutre. Ni au palais, ni au bureau, ni au domicile de Chirac. Dans les locaux du médiateur de la République. J. Chirac a déjà entendu dans cette affaire en juin 2007. En qualité de témoin assisté, c'est-à-dire avec un avocat. Le rendez-vous de ce matin s’est conclut par une mise en examen pour "prise illégale d'intérêt".
Cet épisode en soit n’est pas surprenant. Rappelons que cette affaire a valu à Alain Juppé une condamnation à 14 mois de prison avec sursis et une peine d’inéligibilité d’un an. Juppé était au moment des faits, secrétaire général du RPR et adjoint aux finances à la Mairie de Paris. La justice s’attaque donc aujourd’hui à celui qui était président du RPR et Maire de Paris. Président de la République jusqu’en 2007, Chirac était protégé par son immunité. La justice a tout de même attendu plus de deux ans pour clore l’instruction de ces dossiers dont les faits remontent à 1992.
Une question se pose sur la suite des événements. D’abord cette mise en examen va-t-elle déboucher dans quelques mois vers un nouveau renvoi devant un tribunal correctionnel ? Ensuite se dirige-t-on vers deux procès ? L’un à Paris. L’autre à Nanterre. La cour de cassation a refusé la jonction de ses dossiers en mars dernier. Dans l’entourage de l’ancien président, on serait plutôt favorable à un procès unique. Mais si le procès parisien est envisageable à l’automne 2010, le dossier de Nanterre est loin d’être prêt. Le fait enfin que ces deux dossiers soient dans des tribunaux n’appartenant pas à la même cour d’appel n’arrange pas les choses.
Le livre de Jacques Chirac s’appelle « Chaque pas doit être un but ». Le chemin judiciaire du précédent président est loin d’être terminé.