Bertrand Delanoë est au centre de deux affaires judiciaires. L'un comme partie civile. L'autre comme futur mis en examen. Dans les deux cas, c'est sa qualité de Maire de Paris qui est en jeu.
Le 2 décembre prochain, B Delanoë est convoqué par deux juges d'instruction parisiens pour une probable mise en examen pour favoritisme lors du renouvellement par la ville de Paris de la concession du stade Jean Bouin, situé dans le 16 ème arrondissement. Un convocation qui le "stupéfait" mais à laquelle il se pliera. ( On a appris le 1 er décembre que le rendez-vous judiciaire du 2 a été reporté en attente d'une décision du Conseil d'Etat saisi d'un recours sur ce dossier)
L'autre dossier concerne un de ses prédecesseurs et pas des moindres: Jacques Chirac. Personne ne l'ignore, l'ancien Chef de l'Etat est rattrappé par une affaire qui date de l'époque où il occupait le même fauteuil place de l'Hotel de Ville. Avec neuf autres prévenus, Chirac doit répondre de 21 emplois fictifs à la Mairie entre 92 et 95.
Aujourd'hui, l'actuel Maire de Paris tend la main en direction de son prédecesseur. Si l'UMP, qui a succédé au RPR, remboursait le manque à gagner né de ces emplois fictifs, Delanoë s'engagerait à retirer sa plainte. Selon le dossier, la somme des fonds ainsi détournés s'élèverait à plus de trois millions d'euros. L'actuelle municipalité parisienne parle de 5 millions.
La suite des événements est assez prévisible. Jacques Chirac conteste les faits qui lui sont reprochés. Demander à l'UMP de rembourser cette somme coquette serait évidemment vécu comme un aveu de culpabilité.
Dans un précédent dossier d'emplois fictifs du RPR dans lequel la Mairie de Paris était également partie civile, l'UMP a remboursé les fonds détournés. Mais cela n'est intervenu qu'après la condamnation à Versailles d'Alain Juppé en sa qualité d'ancien adjoint aux Finances de la Ville.
Si un tel retrait de la constitution de partie civile de la Mairie de Paris intervenait avant le procès de Jacques Chirac, cela n'aurait aucune conséquence sur la procédure. Le renvoi devant le tribunal correctionnel est définitif et émane de la décision du juge d'instruction Xavière Siméoni. Il changerait simplement l'ambiance à l'audience. Jacques Chirac et ses co-prévenus perdraient un contradicteur de poids en la personne de l'actuel Maire de Paris. Rappelons que dans ce dossier, le parquet avait requis un non lieu, autrement dit l'abandon des poursuites.
Entre ancien et actuel maire, l'affrontement durant le procès serait relatif. On voit mal Bertrand Delanoé venir en pleine audience demander des comptes dans tous les sens du mot à l'ancien Président. Surtout qu'à ce moment là, B Delanoë sera lui aussi en attente d'une décision judiciaire le concernant.