Le sort des 26 co-accusés de Fofana entre les mains des 12 jurés

Une étrange atmosphère règnait ce matin dans la cour d'assises de Paris. Alors que les jurés étaient partis délibérer, les journalistes ont été autorisé à pénétrer dans la salle d'audience. Les accusés étaient encore dans le box ou sur les bancs qui leur sont réservés pour ceux qui comparaissent libres. La plupart affichait une étrange décontraction. A quelles heures du verdict, Fofana arborrait un étonnant sourire. D'autres accusés discutaient avec leurs avocats ou échangeaient quelques mots avec des proches.

L'audience ce matin a duré que trois quart d'heure. Comme le prévoit le code de procédure pénale, les accusés ont pris l'un après l'autre la parole. Selon les avocats présents, la majorité des 27 accusés a présenté des regrets à la famille d'Ilan Halimi, absente ce matin. "Regrets sincères et regrets de façade" pour M° Fillet, avocat de la compagne de la victime. "Il vaut mieux vivre un jour comme un lion que 100 jours comme un mouton" aurait déclaré laconiquement Youssouf Fofana.

Si la plupart des accusés a reconnu et assumé leur responsabilité, il demeure quelques interrogations à l'issue de ce procès. Comment cette loi du silence a-t-elle perdurer pendant la séquestration de Ilan Halimi? Fofana est-il le seul responsable de l'assassinat du jeune homme? Que pensez de la rumeur qui veut que deux hommes qui auraient prêté main forte à Fofana sont encore dans la nature? Des interrogations que se posent d'un commun accord la défense et la partie civile. Des avocats qui sont divisés en revanche sur la question du huit clos. Pour M° Szpiner, représentant la famille Halimi, celui-ci a permis "la banalisation du crime en écartant sa valeur pédagogique". Pour M° Didier Sebban, le huit clos a empéché ce procès de "se transformer en tribune et de tomber dans la politique spectacle". "Ce fût un bon procès " a lancé haut et fort M° Françoise Cotta à l'intention de M° Szpiner.

Le verdict sera rendu en fin de semaine. Nous saurons en principe demain soir si il tombe dans la nuit de vendredi à samedi ou samedi matin. Un verdict rendu en présence des journalistes mais auquel n'assisteront pas les membres de la famille Halimi.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique