Marc Machin en route pour la révision

Dans sa cellule, Marc Machin vient d'apprendre la bonne nouvelle. La commision de révision vient de saisir la cour de révision. Il avait été condamné en appel en 2005 à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'une jeune femme sur le pont de Neuilly. Un crime et aujourd'hui deux coupables. Celui qui a été désigné par des jurés et celui qui depuis mars 2008 s'accuse de ses faits. Ces aveux sont jugés crédibles puisque corroborrés par les analyses ADN.

Marc Machin, avec l'appui du parquet général de la cour de cassation, vient donc de passer le premier filtre de la révision. On sait que le chemin est long. Il faut d'abord convaincre les juges de la commission avant d'arriver au second étage de la fusée: la cour de révision. Deux dossiers emblématiques ont récemment démontré que même à ce stade, les choses n'étaient pas gagnées. Omar Raddad et Guillaume Seznec ont été recalé devant cette cour de révision. Seuls 6 condamnés ont vu récemment leur itinéraire judiciaire s'achever par un acquittement devant cette juridiction de la dernière chance.

Dans un an environ, la cour de révision va à son tour se pencher sur le cas de Marc Machin. Elle pourra soit rejeter la révision, soit renvoyer l'accusé devant une nouvelle cour d'assises pour un nouveau procès, soit décider d'elle même de l'annulation de sa condamnation à 18 ans de réclusion criminelle.

Saluons au passage, l'esprit d'indépendance des magistrats de la commission. Ils ne se sont pas laisser influencer par le contexte peu favorable au condamné. Quelques jours avant l'examen de sa demande, Marc Machin a été interpellé pour agression sexuelle. Certes, cela n'a rien à voir avec les faits qui lui ont valu sa première condamnation. Certes, aujourd'hui en détention provisoire pour ses faits, il doit bénéficier de la présomption d'innocence. Mais l'on pouvait craindre que son dossier de demande de révision arrive devant cette juridiction avec un sérieux handicap. Celui qui incarne ces derniers mois le spectre de l'erreur judiciaire se retrouve à nouveau derrière les barreaux pour un autre crime.

Les 5 magistrats de la commision de révision ont su faire la part des choses. C'est noté.

Mais si Marc machin est reconnu innocent du meurtre du pont de Neuilly, la justice devra s'interroger de sa part de responsabilité dans les faits qui sont aujourd'hui reprochés à ce jeune homme qui a effectué 7 ans de prison

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique