Réunies le 16 octobre dernier sur le plateau d' "A vous de juger" par Arlette Chabot, Rachida Dati et Elisabeth Guigou avaient échangé des propos aimables. Tout en critiquant les choix politiques de l'actuel Garde des Sceaux, l'ex ministre de la justice socialiste avait rendu hommage et apporté son soutien à R Dati face à la campagne de dénigrement qu'elle commencait à traverser.
Huit mois plus tard, le ton a changé. Ce matin, sur Europe 1, Elisabeth Guigou déclare au micro de Jean Pierre Elkabbach: "J'avais beaucoup de sympathie et d'estime pour elle, c'est fini. C'est quelqu'un qui, malheureusement, a gaché toutes ses chances, qui étaient grandes au départ. Par désinvolture, par autoritarisme mal placé, par incompétence aussi. Elle n'a pas assez travaillé. Elle n'est plus à son ministère, ou quasiment plus".
L'ancien ministre de la justice défend aussi son bilan. "Quand j'étais à la Chancellerie, entre 1998 et 2001, nous avons fait baisser le nombre de détenus de 55 000 à 47 000, c'était uniquement par la baisse de la détention provisoire".
Par un communiqué de presse, Rachida Dati vient de lui répondre. "L'arrogance d'Elisabeth Guigou est révélatrice de l'attitude humaine de certains socialistes vis-à-vis des souffrances de nos concitoyens dans leur vie quotidienne". L'actuel locataire de la Place Vendôme égrène ensuite ce qu'elle considère être le bilan de son prédécesseur: "un taux record de délinquance, des taux records de suicide en détention et de mineurs incarcérés, tun aux inacceptable de détention provisoire, un taux record de fermetures de places de prison". Rachida Dati termine sa réponse par ses mots. "Je laisse le soin aux Français de juger de la grandeur d'Elisabeth Guigou en tant que ministre de la justice".
Question. Faut-il mettre ses échanges d'amabilité sur le fait que nous soyons en campagne électorale pour les élections européennes?
PS: Rachida Dati semble avoir des regrets ou des remords. En fin de journée, elle a complété son communiqué. D'une seule phrase. "Compte tenu de l'intelligence de Mme Guigou, celle-ci devrait déroger au principe archaïque selon lequel tout prédecesseur mésestime ses successeurs". On attend la réponse de l'intéressée.