C’est une tradition républicaine. En début d’année chaque ministre présente ses vœux à la presse et aux invités de son choix. Une cérémonie qui intervient en générale au début du mois de janvier. Cette fois ci à la Chancellerie, il a fallu attendre la date du 28 janvier. Pendant longtemps, les Gardes des Sceaux réservaient cette manifestation qu’aux journalistes. La presse entourait le maître des lieux pour l’entendre faire son bilan de l’année passée et évoquer ses projets pour la nouvelle année. C’était aussi l’occasion pour les journalistes d’avoir une rencontre informelle avec le ministre et les membres de son cabinet. Un échange cordial de bons vœux, de bonnes intentions et d’un peu d’informations. Le ministre et le président de l’Association de la presse judiciaire y allaient de son compliment.
Dominique Perben a été le premier à changer la donne. A la surprise générale, il a convié sous les dorures de son ministère outre la presse, les comédiens des feuilletons télévisés consacrés aux affaires policières et criminelles. Ainsi se pressaient devant le buffet les interprètes de « Avocats et Associés », « Cordier père et fils », « Madame Le Juge ». Résultat, le Garde des Sceaux semblait plus intéresser par la présence de Natacha Amal, François-René Gendron, Pierre Mondy et Michel Creton que par les chefs de juridiction. Les magistrats en prirent ce jour là un peu ombrage et quittèrent le ministère plus rapidement que prévu.
Ce midi, Rachida Dati a fait une courte apparition dans la grande salle du ministère de la Justice. Entre le conseil des ministres et un déjeuner. Un discours de 6 pages pour se féliciter de son action, énumérer les trois chantiers à venir et parler furtivement de son avenir européen. 3 Je vais m’y investir avec énergie, enthousiasme et passion, comme je l’ai toujours fait et comme vous avez pu le remarquer dans toutes les taches qui m’ont été confiées ». Quelques applaudissements. Quelques embrassades. Quelques poignées de main avec ses invités, puis Rachida Dati s’est éclipsée aussi rapidement qu’elle était apparue.
La cérémonie a tourné court. Les invités ont tourné les talons. Jean Tibéri dont le procès pour les faux électeurs du V ème arrondissement s’ouvre lundi prochain est reparti en prenant bien soin de ne pas s’entretenir avec le procureur général et le procureur de la république. La plupart des magistrats, des avocats ne s’est pas attardé.
La presse, elle, est restée à l'arrière plan. Bonne année quand même.