Un professeur de droit dans le box des assises

Encore un record qui n'est pas à la gloire de la justice française.

La Cour d'assises de Toulouse vient enfin d'audiencer un procès dont les faits remontent à plus de 8 ans.

Le 8 décembre prochain sera jugé Jacques Viguier pour le meurtre de son épouse. L'homme est un notable toulousain. Il est professeur de droit à la faculté. Le 22 février 2000, Suzanne Blanch-Viguier, professeur de danse, disparait de son domicile. Son corps n'a jamais été retrouvé. Quinze jours après cette disparition, son mari sera placé en garde à vue. Il sera inculpé en mai d'assassinat et écroué. Jacques Viguier restera en prison pendant 9 mois. Depuis, il attend son procès et clame son innocence. L'accusation retient des incohérences dans son comportement au moment des faits et retient comme élément accablant le fait qu'il est jeté à la décharge le matelas sur lequel dormait sa femme.

Les faits ont été requalifiés en meurtre. La justice a considéré que le crime sur la jeune femme aurait été commis à l'issue d'une dispute. Car la seule chose que reconnait aujourd'hui l'accusé c'est que le couple était en crise. Lui passait pour être un mari volage. Elle avait un amant.

Au delà du dossier proprement dit, ce qui doit retenir notre attention ce sont les délais de procédure. Un exemple: le renvoi devant les assises est définitif depuis mars 2007 après une décision de la chambre de l'instruction. Jacques Viguier désireux d'être jugé rapidement a renoncé à se pourvoir en cassation. Un an et demi s'est écoulé depuis ce renvoi. Certes, l'accusé est aujourd'hui libre mais l'on peut considérer que c'est le droit des parties civiles, principalement les soeurs de la victime, mais aussi des enfants du couple, de l'amant et de l'accusé lui même qu'un procès intervienne dans un délai raisonnable.

Cette affaire rappele par certains aspects le dossier Agnès Le Roux. 30 ans se sont écoulés pour acquitter puis condamner Maurice Agnelet pour un crime sans cadavre.

Aux jurés toulousains de dire à la mi-décembre si Jacques Viguier est ou non le coupable idéal.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique