Le 23 février prochain, le procès de la catastrophe AZF s'ouvrira à Toulouse. Non pas dans le palais de justice mais dans une salle municipale mise à la disposition par la mairie de Toulouse. Une salle située entre le stadium-qui a vu quelques matchs de la coupe du monde de rugby-et la piscine municipale-qui a la particularité d'être la plus grande d'Europe. Ce choix s'explique par le nombre très important de victimes et de parties civiles. L'explosion a fait 29 morts et des milliers de blessés. A cela il faut ajouter ceux qui ont été victimes de dégats matériels lourds ou légers. La justice veut à juste titre les accueillir avec respect et dans les meilleurs conditions possible.
Dans le passé, d'autres procès similaires ont nécéssité de la justice de déployer les grands moyens. Ce fut le cas entre autres du dossier du Tunnel du Mont Blanc jugé dans une salle polyvalente à Bonneville et celui du crash de l'Airbus A 320 au Mont Saint Odile dont le procès s'est tenu dans un hall d'exposition à Colmar. A Toulouse, beaucoup de victimes sur les bancs font faire face à très peu de prévenus. Contrairement à la plupart des procès liés à des catastrophes, qui voit sur le même banc une kyrielle de prévenus qui symbolise da chaine des responsabilités éventuelles, le nombre des personnes renvoyés devant le tribunal correctionnel de Toulouse est ici réduit à sa portion la plus réduite. D'abord une personne physique. le directeur de l'usine. Ensuite, une personne morale-autrement dit une société, ici la Grande Paroisse, filiale du groupe Total. Dans ce dossier, douze autres personnes mises en examen ont bénéficié d'un non lieu. A Toulouse, un seul homme va donc être en ligne de mire des parties civiles et de l'accusation. Et au moment du jugement, il n'y aura pas d'autre alternative. Soit il est déclaré coupable et tout reposera physiquement sur lui, et ce même si la société Grande Paroisse est également condamnée. Soit, il est relaxé et les parties civiles se retrouveront face à un grand vide judiciaire.
Dimanche dernier, jour du septième anniversaire de la catastrophe, associations de victimes, anciens salariés d'AZF et élus se sont regroupés sur le site pour l'inauguration d'une stèle. Le rendez-vous était fixé à 1Oh17. heure de la déflagration. L'association des victimes a aussi rappelé son souhait de voir un autre prévenu dans la salle d'audience, le Groupe Total proprement dit et non plus seulement sa filiale. Elle a déposé une citation à comparaitre à l'encontre de Total et de son PDG Thierry Desmaret. Le 10 novembre prochain, le tribunal correctionnel étudiera la recevabilité de cette requête. Cette démarche avait déjà été utilisé par les victimes de la tribune de Furiani qui ne s'expliquaient pourquoi le juge d'instruction n'avait pas renvoyé devant le tribunal le préfet et son directeur de cabinet. Tous deux ont donc siégé durant le procès. Avant d'être relaxés par le tribunal correctionnel de Bastia.