Le procès de la récidive?

Les jurés ont récidivé. Pour la seconde fois, des jurés de cours d'assises ont condamné à la perpétuité Patrick Gateau. Ce dernier avait déjà été condamné à cette peine à Lyon le 2 octobre 1990. Pour des faits similaires, un assassinat dont le seul mobile était le vol: une voiture. Hier, la cour d'assises de Seine et Marne lui a donc infligé la même peine pour l'assassinat de Nelly Cremel à qui il avait volé avec son complice Serge Mathey: 20 Euros, un baladeur et une montre. Cette fois, eu égard à cette récidive légale, compte tenu que ce nouveau crime ait été commis alors que l'individu était en libération conditionnelle, cette perpétuité est assortie d'une période de sureté de 22 ans. le maximun prévu par la loi, la peine qui avait été requise par la réprésentante de l' accusation.

Serge Mathey, qui est celui qui avait porté les coups mortels contre la jeune femme, a bénéficié d'un geste de la part des jurés. L'avocate général avait réclamé la perpétuité. Il est condamné à 30 ans de réclusion assortie d'une période de sureté de 16 ans. Autrement dit, Serge Mathey n'est pas libérable avant 2021. Il aura alors 41 ans. Gateau lui ne peut pas formuler de demade de libération conditrionnelle avant 2027. Il aura alors 70 ans.

Lors de leurs dernières prises de parole avant que les jurés n'entrent en délibéré, les deux accusés se sont adressés à l'époux de la victime. "Quoi que je dise, cela n'atténuera pas la peine de Monsieur Crémel. J'ai agi avec lacheté. J'aurais du être plus courageux dans cette affaire". Mais comme il l'avait fait tout au long de son procès, il renvoyait la responsabilité de l'acte sur son voisin de box. Patrick Gateau, lui, était sur un autre registre. Souhaitant distribuer sa bonne parole à toutes les parties du procès. "Si je pouvais donner ma vie pour qu'elle revienne votre épouse, je le ferais" disait-il en regardant la partie civile. Se tournant ensuite vers le Président Yves Jacob, il lui adressait ses remerciements. " Je ne voulais pas venir, même par la force. Vous avez insisté avec mes avocats. Je suis content parce que des choses ont été dîtes".

Mais avec un aplomb assez étonnant, Patrick Gateau s'adressait à un autre Président. S'en prenant à la presse et à Nicolas Sarkozy, qui alors qu'il était Ministre de l'Intérieur, s'était indigné que l'on remette en liberté un "monstre", l'accusé lache cette phrase: "Si, il n'y avait pas eu ce drame, il ne serait peut être pas Président de la République".

S'il n'y avait pas eu ce drame, Patrick Gateau n'aurait pas rajouté une douzième condamnation à son casier judiciaire.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique