Mercredi 25 août. Les journées se suivent et se ressemblent. Notre mission reste inchangée depuis plusieurs jours : couper coûte que coûte les dernières lignes de retraite des Allemands qui tentent de franchir la Seine.
Comme prévu, on nous a répartis dans différents camions pour être amenés au plus près du front qui s’éloigne toujours plus vers l’Est. On a ainsi traversé sans heurt Tourgeville et Saint-Arnoult. Puis on a franchi la Touques le 23 août, avant de reprendre la nationale en direction de Pont-l’Évêque.
Quelle tristesse de voir cette ville libérée mais totalement en flammes, incendiée par les Allemands au cours de leur repli. Avec le n° 4 Commando on a dépassé la ville en feu dans la nuit. Mais des groupes retardateurs ennemis nous attendaient au petit matin.
On a donc livré nos derniers accrochages dans le bois situé entre la forêt de Saint-Gatien et Surville. Combats gagnés sans difficulté… On sent que l’armée allemande en Normandie est en train de vivre ses derniers instants. On nous apprend aussi que Paris vient d’être libéré ! Que c’est bon pour le moral !
Depuis hier soir on est installés près de Saint-Maclou à 7km de Beuzeville. J’ai l’impression que pour nous aussi c’est la fin de l’aventure car c’est la première véritable pause depuis une quinzaine de jours.