Il ne lâche rien. Dans un mail envoyé aux adhérents des Républicains habitant à l’étranger, Nicolas Sarkozy justifie sa volonté d’imposer un vote papier pour les expatriés lors de primaire. Ils représentent près d’1,2 million d’électeurs potentiels.
Pour Sarkozy, le vote papier doit rester la règle
Il l’a dit déjà dit et le répète dans ce mail. Pour lui, un vote électronique généralisé constituerait « une rupture d’égalité ». Le vote papier doit rester la règle, en métropole, dans les DOM-TOM comme hors de l’hexagone. Pour ses proches, ce n’est pas qu’une question pratique ce serait aussi une question de philosophie : « Ce n’est pas la même chose de se rendre dans un bureau de vote, de signer la charte, de s’afficher de droite que de voter caché derrière son ordinateur » argumente un des plus proches conseillers de l’ancien chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy se dit néanmoins prêt à des aménagements pour les français qui résident loin des métropoles ou dans des pays qui interdisent la tenue sur leur sol de scrutins étrangers.
Un bureau politique tendu
Mardi prochain un bureau politique doit trancher cette question. Cela s’annonce sous haute tension. « C’est chaud… il y a des bruits de bottes à la frontière » confie un membre du BP. Pour François Fillon abandonner le vote électronique c’est tout simplement « interdire à ces français de voter ». Alain Juppé a dénoncé une décision « incompréhensible » et « inacceptable ». « Si Nicolas Sarkozy veut enterrer la primaire, qu'il le dise ! » s'est agacé de son côté Frédéric Lefebvre sur Europe 1 la semaine dernière. Nicolas Sarkozy se veut rassurant et assure que son objectif est de « garantir la plus large participation des expatriés à la primaire ». Tous les prétendants attendent désormais les propositions que Thierry Solère, président du comité d’organisation, doit leur faire sous peu afin de trouver un compromis et tenter de sortir de cette crise.
Sarkozy fait le SAV de son quinquennat
Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, le président des Républicains profite aussi de ce mail pour défendre le bilan de son quinquennat, estimant avoir toujours soutenu « les intérêts des français de l’étranger ». Des français qui avaient nettement voté pour lui face à François Hollande en 2012, lui accordant plus de 53% de leurs suffrages.