François Fillon est officiellement investi ce samedi comme candidat de la droite, sept semaines après son triomphe, surprise, lors de primaire. A moins de 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle, quels sont ses défis ? Est-il inquiet? Confidences d’un candidat qui ne semble douter de rien.
Faire taire les frondeurs
C’était le premier objectif de ce conseil national. Faire taire les critiques et montrer qu’à droite le patron c’est Fillon. Cette semaine il a dû faire face à la fronde de deux sarkozystes. A commencer par Christian Estrosi qui n’a pas hésité à lâcher devant le candidat, en guise de provocation, que pour lui "le social n’est pas une grossièreté". Mais visiblement pas de quoi émouvoir François Fillon. "Cela ne me préoccupe pas beaucoup. Ce n'est pas les élus locaux et les parlementaires qui font la présidentielle. C'est la rencontre entre un homme et les Français" nous a-t-il confié en marge de son déplacement dans le sud de la France. Avant d'ajouter: "Chacun pense ce qu'il veut, moi je trace ma route". Mais le député de Paris n’est pas du genre à oublier ni pardonner. "C'est la dernière fois qu'Estrosi prend la parole dans une mes réunions publiques en PACA" a-t-il lâché à un élu qui l'accompagnait.
Fin de non-recevoir cinglante également à Laurent Wauquiez qui réclame le retour de la défiscalation des heures supplémentaires. "J'avais cru comprendre que la droite et le centre étaient pour la suppression des 35h ! Si on les supprime la défiscalisation n’a plus de sens. Si on veut être le conservateur des idées de Mme Aubry, il faut effectivement défiscaliser les heures supplémentaires". Face à ces critiques un filloniste de premier rang s’interroge grinçant et corrosif : "Estrosi / Wauquiez : est-ce ces gens-là ont été très efficaces dans le soutien à leur candidat à la primaire?". Façon de balayer ces critiques d’un revers de la main.
Fillon pas inquiet des sondages …
Depuis plusieurs jours l'ancien premier ministre semble en perte de vitesse dans les sondages. Au point de l'inquiéter? Pas une seconde, officiellement en tout cas. Il se dit persuadé que cela se jouera dans "les quatre dernières semaines avant la présidentielle dans la relation avec les Français". Et il est convaincu d'avoir un temps d'avance : "Ce qui a beaucoup joué dans la primaire c'est la sincérité et la cohérence. Ça ne se construit pas, cela ne s'invente pas, ce n'est pas de la communication."
Il veut « solidifier » son projet
C’est son objectif des prochaines semaines: "solidifier le projet, le rendre plus précis, prêt à l'emploi". François Fillon promet d'ailleurs de nouvelles annonces lors du grand meeting parisien qu'il tiendra le 29 janvier prochain le jour même du second tour de la primaire de la gauche. Symbole là aussi d'un candidat qui ne veut rien lâcher à la gauche.