Au-delà des clichés, une jeunesse qui s’implique

Cet article vous est proposé par le Forum Français de la Jeunessepartenaire du projet « Generation What ? ».

Le Forum Français de la Jeunesse, partenaire de la grande enquête européenne lancée par « Generation What ? », a analysé les données collectées sur la plateforme portant sur le rapport des jeunes à l’engagement. Cette étude s’est révélée particulièrement intéressante, puisque les réponses apportées par les sondé.e.s permettent de déconstruire certains préjugés tenaces concernant le désengagement de la jeunesse ; clichés sans doute liés à l’abstentionnisme au vote, particulièrement fort chez cette classe d’âge.

En effet, l’enquête « Generation What ? » nous apprend que les associations culturelles et sportives sont prisées par les jeunes sondé.e.s, puisque 33 % et 34 % d’entre eux se sont déjà investi.e.s dans ce type de structure. Par ailleurs, 47 % des répondant.e.s seraient prêt.e.s à s’engager dans une association culturelle et 25 % dans une association sportive.

Aussi, 28 % des sondé.e.s se sont déjà investi.e.s dans une association locale ou de quartier et 47 % seraient intéréssé.e.s par cette idée. 18 % des répondant.e.s ont également déjà été bénévoles au sein d’une ONG ou association humanitaire et 61 % déclarent qu’ils n’ont jamais essayé mais qu’ils seraient prêts à se lancer. Ces statistiques, comme nous l’avons vu, démontrent que de nombreux jeunes sont déjà engagé.e.s ; mais aussi qu’une importante partie des sondé.e.s envisage de s’impliquer dans la vie associative à l’avenir. L’engouement des jeunes quant au « service civil obligatoire » alternatif à l’armée (humanitaire, écologique, social...), plébiscité à 81 %, témoigne à ce titre qu’un grand nombre d’entre eux souhaitent disposer d’un cadre d’engagement formel. Si les organisations membres du FFJ sont opposées à un système d’engagement « contraint », celui-ci prône la possibilité d’engagement pour l’ensemble des jeunes ; notamment par la garantie d’accès et de pertinence du Service Civique, qui doit rester dans une logique bénévole.

Engagement pastille

Les propositions du Forum Français de la Jeunesse sont nombreuses s’agissant de développer l’engagement des jeunes. Tout d’abord, le FFJ demande depuis plusieurs années la suppression de l’article 2 bis de la loi 1901, instauré en 2011, qui impose l’accord parental pour la création d’association. Il faut permettre à tout âge l’accès fondamental au droit d’association. Le FFJ demande également à faciliter les démarches de création et d’action des organisations gérées et animées par des jeunes. Par ailleurs, le développement des organisations de jeunes doit passer par le soutien des acteurs publics et l’assurance de moyens pérennes, indispensables pour accompagner le turn-over au sein de ces structures.

Le FFJ prône également l’établissement d’une réflexion autour de la législation relative à l’indemnisation des dirigeants associatifs afin de rendre accessible à l’ensemble des jeunes la prise de responsabilité. En effet, il faut donner aux jeunes les moyens matériels nécessaires pour leur permettre de s’investir dans des missions de dirigeant.e d’association nationale ; engagement qui nécessite le plus souvent une mise entre parenthèse du parcours professionnel et/ou scolaire.

Proposition du FFJ engagement

En outre, il est indispensable de mettre en place des campagnes ambitieuses de promotion de l’engagement des jeunes et de former les acteurs en lien avec la jeunesse sur ce que sont les organisations de jeunes et quels sont les leviers pour les créer, afin de favoriser la création de nouvelles organisations.

Le FFJ revendique aussi la reconnaissance de l’engagement des jeunes à travers une Valorisation des Acquis et de l’Expérience (VAE) accessible et simplifiée. Les jeunes doivent pouvoir faire valoir leur expérience de l’engagement et les compétences qu’ils ont acquises par ce biais ; que ce soit dans l’action associative, syndicale ou politique.

Enfin, le FFJ œuvre auprès des pouvoirs publics pour l’ouverture d’une année de césure à tous les jeunes. En effet, la mise en place de l’année de césure dans les universités est une belle avancée et permet l’engagement des jeunes étudiant.e.s. Il faudrait élargir ce dispositif pour que les lycéen.ne.s puissent aussi profiter de ses bénéfices.