La France doit démontrer qu’elle est capable de réaliser des réformes. Il n’a jamais été attendu d’elle qu’elle s’enfonce, pour ce faire, davantage encore dans le puits sans fond des dépenses publiques et qu’elle s’étouffe définitivement dans le carcan kafkaïen ficelé par sa bureaucratie parisienne. L’Etat est devenu l’homme malade de l’action publique. Voilà qu’il se mêle de vouloir réorganiser les collectivités locales, alors qu’il n’est même plus capable d’être présent activement sur leur territoire. Il les livre à la vindicte alors qu’il les accable de normes et d’obligations ruineuses. Dans sa précipitation, le gouvernement en oublie la Constitution, coupe, retranche, recolle, et répand l’incertitude. Partie comme elle est, la réforme territoriale pourrait finir en désastre. Comme le pire n’est jamais sûr, il est sans doute encore possible d’imaginer l’éviter. Cela suppose de restaurer d’urgence un dialogue sincère, une confiance mutuelle, et surtout ramener chacun à une grande humilité pour reconnaitre que certaines orientations n’étaient pas bonnes, parce que trop couteuses, et pour certaines contraire à l’intérêt général.
Il reste peu de temps pour remettre cette réforme sur de bons rails.
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