4 février 2016 : alors que le Front national s'apprête à se réunir en séminaire à huis-clos pour reconsidérer sa stratégie, Antoine Boyer se souvient. Fondateur du FN à Beaucaire et, aujourd'hui, conseiller municipal délégué, il est une des cautions historiques de la mairie FN, gérée par Julien Sanchez depuis le printemps 2014. L'ancien légionnaire retrace plus de quatre décennies d'histoire du FN en quelques mots :
Jean-Marie Le Pen : « Je l'ai rencontré en Algérie, pendant une opération, au temps où il était lieutenant. J'ai cru tout de suite en lui. C'est un homme capable de mener une République. Il y a un problème avec lui : ce qu'il dit, je le pense, mais je ne suis pas d’accord qu’il le dise ».
Le FN des années soixante-dix : « Avec deux amis, j'ai créé la section de Beaucaire – une des premières sections du FN - pendant les années 1970. Il y avait peu de monde. Il fallait faire attention. Nous étions agressés. Pour coller les affiches, je pilais du verre et je le mettais dans la colle. Comme ça, quand ils arrachaient les affiches, ils se faisaient mal au doigt ».
Le FN des années 2010 : « Avec Marine Le Pen, on n'est pas d’accord à 100%... mais à 90%. J’estime que madame Le Pen et sa nièce sont valables. Elles sont plus diplomates. Pour moi, il n'y a pas beaucoup de différences entre le père et la fille. Mais c'est un nouveau FN car Marine Le Pen ne raisonne pas brutalement. Elle le pense peut-être mais elle ne le dit pas. C’est ça la politique ».
Le patronyme : « Le nom Le Pen est important pour la création du mouvement. On ne peut pas s’attacher à un tel nom et le laisser tomber. (...) Je reste avec Le Pen. Je ne suis pas Bleu marine. Je suis FN pour toujours ».