Réponse à l'article d'Eric Conan dans Marianne

Selon Conan je suis responsable de la campagne contre moi..

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Cette semaine dans Marianne, Éric Conan explique pourquoi il n’aime pas mon livre. C’est, selon lui, un inventaire exhaustif des nombreuses rumeurs dont j’aurais été la victime. Mais surtout, il « espérait qu’en consacrant un livre à l’affaire je reconnaîtrai un petit péché d’orgueil ». Lequel ? Celui de n’avoir pas admis « quelques erreurs factuelles, quelques maladresses ». Une phrase reprise d’un article publié par Arlette Chabot, la directrice de l’information de France 2, dont voici la citation exacte : « Sans doute y a-t-il eu quelques erreurs factuelles, quelques maladresses : Charles n’était pas sur place et son cameraman palestinien […] ne comprenait pas toujours les questions qu’on lui posait. » Effectivement, et je le raconte dans mon livre, Talal Abou Rahmeh a répondu avec maladresse à certaines questions de journalistes. Les adeptes de la théorie du complot ont repris et utilisé certaines de ses réponses et insisté sur le fait que je n’étais pas sur place.

Visiblement, Éric Conan n’accepte pas les explications d’Alanic sur la responsabilité collective d’une équipe de télévision. Il rappelle que je n’étais pas sur place et revient sur la version de l’armée israélienne selon laquelle il était impossible de déterminer l’origine des tirs; il cite Arlette Chabot estimant qu’on ne sait pas, on ne saura jamais, d’où venaient les balles. Pour cela, il faudrait obtenir les témoignages de tous les militaires israéliens qui se trouvaient dans la position, les images filmées par les drones et le contenu des transmissions. Mais, l’armée israélienne ne veut pas d’une telle enquête en bonne et due forme. Un fait fondamental que Conan prend garde de ne pas souligner. Il se contente de rappeler que Tsahal « affirmera l’impossibilité de déterminer l’origine des tirs ». En fonction de quoi ? Le général commandant le secteur a parlé de « flashs de balles venues de l’arrière » visibles sur la vidéo… Ce qui est impossible. Une caméra de reportage ne peut pas filmer des balles en vol. Détail, Eric Conan n'a jamais appelé Arlette Chabot pour lui demander la nature des maladresses que -selon lui- elle m'attribue. Déontologiquement, je lui suggère de se renseigner. .

Quant à la crédibilité du reportage et de ma phrase : « Les tirs venaient de la position israélienne ». Imaginons la situation suivante : Éric Conan se trouve sous le feu au milieu du carrefour de Netzarim, à la place de Talal et me dit : « L’enfant est mort, les tirs étaient israéliens ! » Eh bien, je ne l’aurais pas diffusé ! Non pas que je doute de la crédibilité de cet estimable journaliste, mais il n’était pas cameraman accrédité France 2. Et puis, je n’avais jamais travaillé avec lui et ne savais pas s’il était capable de epérer l’origine et la nature de tirs. En compagnie de Talal, j’ai couvert depuis 1988, des dizaines et des dizaines d’accrochages entre l’armée israélienne et des Palestiniens. À plus d’une reprise, nous nous sommes trouvés ensemble sous le feu. Son témoignage est des plus crédibles, confirmé d’ailleurs par les autres cameramen sur place, accrédités par les grandes agences de presse et des chaînes internationales. Selon eux, il n’y avait pas de tirs palestiniens venus de la direction de la position israélienne

Conan m’accuse de publier deux informations fausses : il aurait préparé un article sur l’affaire Al-Dura qu’un hebdomadaire aurait refusé de publier. Voici ce que l’on peut lire dans mon livre, page 101 : « Le 11 février (2005) Jean-Claude Allanic, le médiateur de l’information de France 2, m’avertit qu’il a reçu Éric Conan, un journaliste de L’Express. L’hebdomadaire prépare un article sur l’affaire [Al-Dura]. Mon confrère estime qu’il faut dénoncer ma non-présence sur les lieux du tournage. Le médiateur lui a pourtant expliqué qu’un reportage TV est un travail d’équipe – à l’étranger comme en France et que chacun, le cameraman, le preneur de son, voire le monteur, participe à l’enquête sous la responsabilité du journaliste en titre, qui ne saurait être partout à la fois… […] L’Express ne publiera pas le papier de Conan. » Je cite en l’occurrence le témoignage écrit que Jean-Claude Alanic m’avait fait parvenir le jour même, assez scandalisé par la démarche de notre confrère de L’Express. Éric Conan dément donc. Cela va surprendre les journalistes de L’Express qui, à l’époque, nous avaient qu’un article était bien en préparation. Ils étaient montés au créneau pour l’empêcher considérant que l’hebdomadaire faisait erreur. Je suppose qu’Éric Conan les connaît.