Commençons par un petit point technique. Le canal de Bourgogne en chiffres c’est :
242 kilomètres
189 écluses
Il fait la jonction entre 2 bassins : celui de la Seine et celui du Rhône.
Voilà qui est fait, personnellement, c’est avec ces précieux chiffres que j’ai réalisé l’ampleur de mon périple.
Pour le reste, le plaisir se mesure au feeling 😉 … regardez cette merveille, près de Tanlay …
Pour cette escapade au fil de l’eau, il n’était pas question pour moi d’utiliser un véhicule motorisé. Je n’ai rien contre, d’ailleurs, j’adore le bruit d’un beau moteur de voiture, et suis une amatrice de vitesse. Mais assez parlé “chevaux”, revenons plutôt à nos moutons. (Héhé)
J’envisageais donc de vivre le voyage un peu autrement
J’avais vaguement entendu parlé d’écotourisme. Une sorte de voyage respectueux de notre environnement, avec » tout-le-temps-qu’on-veut-à-l’intérieur » pour profiter des beaux paysages alentours.
Il me fallait trouver un nouveau destrier. Et quitte à plonger dans la nouveauté, autant y aller franchement !
Plutôt qu’un vélo classique, déjà très pratique, pourquoi ne pas aller essayer un autre type de cyclo ? Allons jusqu’au bout de la démarche et tentons …. Le vélo électrique !
Point de départ donc, trouver la monture adaptée.
C’est à Djon, à la boutique Cyclable que Xavier m’aiguille le mieux. Même si nos échanges débutent mal. Quand je l’appelle « chef », il objecte immédiatement un NON ferme en m’expliquant que dans cette boutique, il n’y a pas de patron !
Une fois que les barres sont mises sur les T et les points sur les I, il écoute mon projet attentivement et m’entraîne jusqu’à son plus beau vélo.
Bref briefing, je comprends les avantages d’un tel vélo. Plus cher à la location, comptez 35 euros/jour ( renseignez-vous sur le site ! ).
– Je peux choisir mon mode : électrique ou traditionnel ; sachez que si vous souhaitez pédaler à la force exclusive de vos mollets, vous pouvez !
– Il est autonome longtemps. La batterie peut tenir 24h. Pensez toutefois à le charger lors de vos étapes si vous voulez tenir la distance !
– Comme sur un vélo traditionnel vous pouvez embarquez deux sac chargés. Ce qui fait de lui un compagnon de route arrangeant.
– Enfin, élement à considérer doublement, avec lui, vous pourrez avoisiner les 30 kilomètres/heure ! Chose qui, personnellement, m’est impossible avec un vélo classique. Et ça, c’est ce qui m’a fait basculer vers ce choix.
Petit bémol, il en faut toujours dans une partition, le poids ! Le vélo pèse 22 kilo.
Petite parenthèse : le vélo que j’ai coûte 3000 euros à l’achat. C’est un vélo made in France (oui, parler anglais pour un vélo fabriqué en France est une aberration, mais on vit avec sa génération non ?)
Si vous souhaitez investir vous même pour vos déplacements, sachez que le gouvernement ou la région, c’est selon, participe à l’achat à hauteur de 200 euros. Renseignez-vous, c‘est là !
Après quelques tours de prise ne main sous le regard amusé de Xavier, je pars. Salut bien bas et démarrage en fanfare ! Oui, oui. Sous les regards des habitants du quartier qui regardent le tournage se dérouler paisiblement sous leurs yeux. ☺ Le monsieur au doigt levé, c’est Loïc, notre réalisateur.
Amatrice en vélo électrique VS pro du vélo de course
Avant même de me lancer sur les routes à la découverte du canal et de ses trésors cachés, ce qui est le but ultime de mon voyage, je m’intéresse au vélo. J’allais tout de même passer un petit moment en balade avec lui !
Il se trouve que Dijon est une terre de cyclistes. Je ne peux que promouvoir son usage ! Alors hop, le lien vers l’ EVAD, la fédération dijonnaise.
Au coeur de la ville se trouve un vélodrome où des jeunes s’exercent tous les soirs avec leur entraîneur Mathieu, (oui oui, sans blague) à la course contre la montre. Le but, rouler de plus en plus vite en se lançant d’abord à la corde, zone appelée la “côte d’azur” pour s’élever peu à peu dans la pente ascendante et gagner en vitesse.
C’est très impressionnant ! Ce sont de vrais mordus et un bel esprit de défi, et c’est, non sans me vanner allégrement, qu’ils m’ont prêté un de leur vélo pour me guider sur leur piste.
J’apprends que le vélo n’a pas de freins… j’attache mon casque solidement et en piste !
Alors qu’ils prennent de la vitesse, personnellement, je ne suis pas sortie de la Côte d’Azur ☺
La petite anecdote rigolote, c’est qu’ après m’avoir expliqué que tout se passe très bien, et qu’ils ne se cassent jamais la figure, ils sont tous tombés les uns après les autres….. ce qui a échappé malheureusement à l’oeil de lynx de notre cameraman champion, et à mon appareil photo. Là, pour le coup, j’aurais pu à mon tour les taquiner preuve à l’appui !
Enfin, après m’être assurée que personne n’était blessé, je ne me suis pas privée, croyez-moi ! ☺
Merci du fond du coeur les garçons d’avoir accepté l’amateurisme au sein de votre joyeuse troupe!
MERCI et chapeau bas les artistes !
Au détour du canal, un château
Tanlay. C’est le nom de ce sublime château, symbole de la renaissance en Bourgogne. Son architecture est magistrale et l’esprit sur place est envoûtant. Une partie du domaine est ouverte au public, l’autre habitée. Par la Comtesse de la Chauvinière que je vais rencontrer au beau milieu de sa cour.
J’ai osé passer la porte du château, et même les douves à vélo. Ce qui est strictement interdit. Ne le faites donc pas.
En revanche faufilez-vous dans ses galeries sublimes, ces salons décorés dans leur jus et ces quelques souvenirs laissés ça et là par la comtesse, comme cette photo qui témoigne du passage de quelques illustres personnalités dans le château comme Jacques Chirac. Pour l’anecdote, le château appartient à la famille de la comtesse depuis le 14ème siècle, ce qui confère au lieu une atmosphère conviviale.
Pour ma part, j’ai craqué pour ce palazzio, cour intérieure flanquée de 4 colonnes romaines sublimes, dans le prolongement de la salle des trophées, où sont entreprosées les têtes des animaux abattus lors de la chasse à courre. Une curiosité qui fait partie de nos coutumes.
Mais le plus touchant ce sont sans doute les quelques mots échangés avec l’hôtesse des lieux, qui seule et d’une main de maîtresse, s’occupe de conserver ce patrimoine que ses ancêtres lui ont légué, sans discontinuer. La vie de château, c’est aussi tenir haut cet héritage, issu de l’histoire de France !
Raison de plus pour visiter ce chateau, qui au fond nous appartient aussi un peu. Et sachez qu’il y a des expositions de photographies et de peintures toute l’année.
Alesia, une bataille et des poteries
La famille Monnier est installée à Alise Sainte-Reine depuis plusieurs générations. Dans cette maison en pierre, basse de plafond, typique de chez nous.
C’est David qui me reçoit. Il a pris la suite de son père. Sa femme, Virginie n’est pas loin.
Au milieu de tous ses pots et à côté de son tour qui bat à plein régime, on se sent bien. Une employée en stage stagiaire peint les petits bols fraîchement façonnés.
Ce qui m’a immédiatement plu, c’est qu’il s’approvisionne en argile en Bourgogne, dans la Nièvre. C’est un vrai plus de travailler la matière locale, et j’y suis très sensible.
Après une bonne tranche de conversation, devinez ce qui s’est passé ? Allez… oh…. Il me semble que vous me connaissez pas mal maintenant ?
Et bien… je m’y suis essayée !
Hop, à mon tour !
Je précise que même si je ne savais pas très bien où j’allais lorsque je me suis lancée dans le façonnage, j’ai finalement trouvé la fonction de cet objet en cours de route et ….. le voici !
Un canal de plaisance vieux de presque 200 ans
Tous les jours, une cinquante de personnes découvrent le canal depuis une petite embarcation au départ de Pouilly-en-Auxois, jusqu’à Escomes. Moi, j’ai fait la rencontre de Christian. Il prend soin de la Billebaude comme de son propre bateau. Il est employé depuis 4 ans, à la suite d’une reconversion qui ne pouvait que le mener là, finalement, puisque son lien avec l’eau perdure depuis l’enfance.
Il est accompagné d’Adélaïde qui elle aussi est fortement liée au canal. Ses parents sont éclusiers. Elle a grandi dans la maison familiale situé sur une écluse, c’était la vie des éclusiers jusqu’à aujourdhui. Même si certains professionnels continuent à habiter sur place, elles disparaissent désormais une à une….
Adélaïde voit alors les souvenirs de son enfance disparaître un peu avec la fin du bail d’habitation de ses parents, dans près d’un an.
C’est une question de société, le long du canal de Bourgogne, qu’elle évoque avec coeur tant elle est touchée et tant elle sait qu’elle n’est pas la seule !
Le spectacle est beau, de part et d’autre du canal.
Je termine ma balade en beauté avec de jeunes cyclistes, Julien et sa bande qui sensibilisent les usagers du vélo à prendre soin de notre beau canal.
Et oui, petite pépite en chemin, ma nuit à la ferme de la fosse Dionne. Le couple qui m’a reçu est fantastique. Marina est Ukrainienne et le couple est féru d’art. Allez donc jeter un coup d’oeil dans cet ancienne étable retapée en chambres d’hôtes, vous ne serez pas déçus !
BISOUS + COEUR AVEC LES DOIGTS !