Les diners, la fin d’une tradition à New-York

Nous avons emmenons cette semaine au coeur de New-York, la ville qui ne dort jamais. Face à la rénovation urbaine et aux changements alimentaires, la tradition des diners se perd, au grand dam des touristes. 

Le Stardust, situé au coeur du quartier de Times Square, est le deuxième restaurant le plus fréquenté de la "grosse pomme". Les curieux s'y pressent tous les jours pour le déjeuner ou le diner. La file d'attente, de plusieurs heures parfois, est loin de décourager les plus téméraires. À l'intérieur, entre le ballet des plats, les serveurs assurent le divertissement des clients. Chants, danse et lancer de confettis pour le final forgent la réputation du lieu. Une chose est certaine : on y vient plus pour le spectacle, que pour les conversations en tête à tête.

Mais tous les diners ne se targuent pas d'une telle notoriété. Le Square Diner, par exemple, est plus authentique. La tradition familiale prime. Le propriétaire a quitté la Grèce il y a 50 ans, "comme un simple immigré", précise son fils. À la plonge, puis derrière les fourneaux, le responsable a gravi les échelons avant de racheter l'affaire et le terrain à son ancien patron. Depuis rien a changé, et c'est justement ce look rétro que les touristes apprécient.

Grâce à leur image vintage, les diners sont régulièrement les décors de nombreux films et séries américains. Les cinéphiles se souviendront de Happy Days dans les années 70 et 80, ou Goodfellas (Les Apprentis en français). Auparavant, ces restaurants étaient fréquentés par la classe ouvrière mais les changements alimentaires actuels ont eu raison de ces établissements. Leur nombre a considérablement baissé, à tel point que les diners se font rares dans le paysage américain, notamment dans les mégapoles.

Reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Andréane Williams