Depuis quelques années, la Floride (États-Unis) mesure les effets du réchauffement climatique. À tel point que les habitants de la côte s'enfoncent dans les terres vers les zones hors de danger.
À Miami (États-Unis), le décor est celui d'une série télévisée américaine. Les canaux de Miami, leurs villas de grand luxe avec piscines, palmiers et pontons privés. Roman Wunderlich fait partie de ces propriétaires privilégiés. Et pourtant, il va partir. "Le problème c'est qu'on voit bien à l’œil nu le niveau de l'eau monter d'année en année", raconte-t-il. Hausse du niveau de la mer, ouragans plus fréquents suivis d'inondations... Le réchauffement climatique commence à faire perdre de la valeur à ce coin de paradis. La maison de Roman valait un million d'euros, mais plus aujourd'hui.
Une gentrification climatique
Ironiquement, le changement climatique va pousser les foyers aisés à déménager là où ils n'auraient jamais imaginé s'installer. Quelques kilomètres plus loin, dans le quartier de Little Haïti, une zone plutôt défavorisée de Miami, les terrains prennent de la valeur. "Lors de l'ouragan Irma, la plage et le centre-ville de Miami étaient complètement inondés et ce quartier était au sec", explique Fabiola Fleuranvil, investisseuse en immobilier. Pour les scientifiques, ce processus s'appelle la gentrification climatique : l'embourgeoisement de certains quartiers à cause du changement climatique.
Ce transfert de la richesse s'effectue à l'intérieur des terres, dans de nouveaux lotissements spécialement étudiés. Dans le sud des États-Unis, plusieurs promoteurs imaginent les constructions du futur face aux changements climatiques. Des maisons surélevées et rondes pour mieux affronter les ouragans. Ou encore des maisons flottantes qui montent en fonction de l’élévation des eaux.
Reportage de Loïc de la Mornais, Thomas Donzel et Rebecca Suner