Women's March: un an après

Le 20 janvier 2018, un an exactement après la première "Marche des femmes", l'organisation a de nouveau appelé au rassemblement dans toutes les villes des Etats-Unis pour une action appelée "Power to the polls" (Le pouvoir aux urnes). Cette marche rassemblait à la fois les différents mouvements féministes, LGTB+ et les défenseurs de l'égalité raciale. Elle est surtout la première manifestation après l'affaire Weinstein et la naissance du mouvement #MeToo (#MoiAussi).

Avec plus de 3 millions de manifestants aux États-Unis et plus de 400 manifestations à travers le monde, la première "Marche des femmes" avait secoué l'administration Trump un jour seulement apres son assermentation. Cette année, bien que leur nombre eut diminué - 600 000 personnes à Los Angeles, 300 000 à Chicago et 200 000 à New York - les manifestants semblaient tout aussi déterminés à manifester leur mécontentement face au gouvernement américain.

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Parmi les personnes réunies en face du monument d'Abraham Lincoln, des personnes de toutes origines et de plusieurs générations s'étaient réunies, armées de pancartes aux slogans féministes et dénonçant les politiques anti-immigration de l'administration Trump. Tous avaient à coeur de protester contre les attaques du gouvernement à l'encontre du planning familial, de l'avortement ou encore des droits des communautés LGBT +.

La veille, Donald Trump s'est d'ailleurs exprimé publiquement lors de la "March for life" (Marche pour la vie), un rassemblement en faveur de l'interdiction de l'avortement. En direct de la Maison Blanche, le président a souligné l'intérêt grandissant des Américains pour le mouvement "pro-vie" et affirmé que seulement 12% d'entre eux sont favorables à l'avortement.

Ginny, 48 ans est originaire de la région de Washington DC. Elle représente l'organisation "Power to decide" (Le droit de décider) et milite pour l'accès à la pilule contraceptive : "Venant de France vous avez sans doute du mal à l'imaginer mais aux États-Unis il y a 19 millions de femmes qui vivent sans accès à la pilule contraceptive ", soutient Ginny qui condamne les positions de Donald Trump sur l'avortement.

Celara, 65 ans, se bat quant à elle pour les droits des femmes depuis les années 70. Elle est venue aujourd'hui pour rappeler aux gens l'importance d'aller voter. "La seule chose qui pourra faire changer la situation de ce pays est que les gens se déplacent pour voter", affirme Celara.

Cette année la "Marche des femmes" a été galvanisée par le mouvement #MeToo (#MoiAussi), déclenchée par une vague de dénonciations sur le harcèlement sexuel en 2017. Plus qu'une manifestation contre l'administration de Donald Trump, la marche a ainsi permis de porter le message féministe au delà du contexte politique, en donnant une autre plateforme aux femmes pour dénoncer les violences qu'elles subissent.

Justine Le Page