Donald Trump s'est coiffé d’un casque de mineur lors d’un discours électoral à Charleston, le 5 mai 2016. © AFP Brendan Smialowski

Trump relance la production de charbon

Après le gel des normes environnementales liées à l'industrie automobile, Donald Trump veut relancer les mines de charbon. 

Le charbon, c'était l'or noir de l'Amérique. Il comptait des milliers de mines à travers le pays. En cinq ans pourtant, 200 000 emplois ont été supprimés dans cette industrie. Mais Donald Trump a promis son grand retour. "On va sauver cette industrie, croyez-moi ! J'adore les mineurs", avait lancé le président américain au cours d'un meeting.

Une industrie très polluante

Dans les mines de Virginie Occidentale, les mineurs veulent y croire. "J'ai vécu les meilleures années du charbon, j'ai aussi vécu les pires", explique Fred Stinson, un mineur qui travaille depuis 47 ans. "On a été au chômage pendant 21 mois. Depuis que Trump est arrivé, on a repris le travail", se réjouit un mineur. "Obama était ouvertement contre le charbon. Il nous a imposé plein de nouvelles règles, et ça a failli nous achever. Les gens ne comprennent pas", déplore Bill Willim Adams, le patron de la mine. Dans la région, le charbon a vécu une longue agonie. Avec la dérégulation, l'embellie arrive.

Reportage d'Agnès Vahramian, Régis Massini et Andreane Williams

Pétrole de schistes: la ruée vers l'or noir

L'extraction du pétrole de schistes, très décrié car il pollue, fait les beaux jours des États-Unis, qui ont multiplié sa production par dix en dix ans.

Au Texas, la terre rend les États-Unis riche en pétrole. Riche, comme jamais le pays ne l'a été de son Histoire. Là-bas se trouve la zone la plus vaste au monde en terme de ressources pétrolières. Sa production pourrait dépasser celle de la Ghawar, en Arabie Saoudite. L'extraction des vieux puits a laissé place à une pratique bien plus industrielle : la technique du pétrole de schiste. Les plateformes situées en plein désert sont là pour des dizaines d'années, des sommes considérables sont investies.

Une pratique rentable mais critiquée

Sous ces puits industriels, il faut aller chercher le pétrole jusqu'à 2 000 m de profondeur et traverser neuf couches souterraines. On procède alors à une fracturation hydraulique, une fissuration de la roche à l'aide d'explosif. Le pétrole remonte à la surface sous forme liquide. Ce procédé est controversé, car loin d'être écologique et a provoqué des tremblements de terre. La pression dans les sous-sols par injection de grandes quantités d'eau et de sable est remise en cause. Mais les salaires progressent et atteignent des records. Le secteur immobilier en témoigne : on construit massivement dans la région, parfois même à côté des puits de pétrole. En quatre mois, des lotissements sortent de terre, les promoteurs ont du mal à suivre la demande. La ruée vers l'or noir n'est pas près de s'arrêter.

Reportage de Jacques Cardoze, Clément Voyer, Arielle Monange et Courtney Vinopal