L'opposition au président Nicolás Maduro est sortie dans les rues pour une première manifestation mercredi 30 janvier.
Au Venezuela, le président Nicolas Maduro accepte le principe d'élections législatives anticipées, mais pas de présidentielle. Il appelle l'armée à se mobiliser contre les rebelles. L'opposition, de son côté, appelle à de nouvelles manifestations. "Des milliers d'habitants de Caracas sont dans les rues, regardez autour de nous, ils sont au pied de leurs immeubles, là où ils travaillent", montre Agnès Vahramian en duplex depuis la capitale du Venezuela.
Un appel au rassemblement pour samedi
"Ils étaient invités à rester tranquillement sur les trottoirs pendant deux heures, mais ils ont pris en fait possession de la rue. Ils sont aux carrefours avec des drapeaux , leurs slogans disent : 'À bas la dictature', 'Maduro doit partir', 'Pour un gouvernement de transition'. C'est la première manifestation de la semaine. Le président autoproclamé Juan Guaido a invité ses partisans samedi (2 février) pour une très grande manifestation", explique la journaliste.
Les fidèles de Nicolas Maduro
Après que Juan Guaido s'est autoproclamé président du Venezuela par intérim, le 23 janvier, Nicolas Maduro bénéficie toujours de soutiens, notamment dans les milieux les plus populaires du pays. C'est le plus grand bidonville du Venezuela : Petare, fief historique de la révolution bolivarienne. Jesus est chauffeur de taxi. Voici sa réaction quand on lui parle de Juan Guaido, président autoproclamé du pays : "Guaido, c'est qui Guaido ? Je ne connais pas ce monsieur. Je ne sais pas d'où il vient ni qui il est. Il est tombé du ciel et maintenant il veut être président", lance-t-il.
Pour Jesus et sa mère, Nicolas Maduro est le seul et unique président du pays. Pas toujours d'électricité ni d'eau, mais Araya nous montre ce que Nicolas Maduro fait de mieux, selon elle; "On a de la farine, du lait en poudre, des lentilles. Je remercie énormément mon président pour tout ce qu'il me donne", dit-elle. Leur président, qui, à la télévision, s'affiche avec l'armée et répète que tout est de la faute des États-Unis, avant de danser la salsa. Mais dans le bidonville, le doute s'installe. À cause des pénuries, l'épicerie n'a quasiment rien à vendre.
Un reportage d'Agnès Vahramian et Fabien Fougère