A Miami, certains quartiers s'embourgeoisent à cause du changement climatique. Photo: Pixabay

Immobilier : le réchauffement climatique impacte les prix en Floride

Depuis quelques années, la Floride (États-Unis) mesure les effets du réchauffement climatique. À tel point que les habitants de la côte s'enfoncent dans les terres vers les zones hors de danger.

À Miami (États-Unis), le décor est celui d'une série télévisée américaine. Les canaux de Miami, leurs villas de grand luxe avec piscines, palmiers et pontons privés. Roman Wunderlich fait partie de ces propriétaires privilégiés. Et pourtant, il va partir. "Le problème c'est qu'on voit bien à l’œil nu le niveau de l'eau monter d'année en année", raconte-t-il. Hausse du niveau de la mer, ouragans plus fréquents suivis d'inondations... Le réchauffement climatique commence à faire perdre de la valeur à ce coin de paradis. La maison de Roman valait un million d'euros, mais plus aujourd'hui.

Une gentrification climatique

Ironiquement, le changement climatique va pousser les foyers aisés à déménager là où ils n'auraient jamais imaginé s'installer. Quelques kilomètres plus loin, dans le quartier de Little Haïti, une zone plutôt défavorisée de Miami, les terrains prennent de la valeur. "Lors de l'ouragan Irma, la plage et le centre-ville de Miami étaient complètement inondés et ce quartier était au sec", explique Fabiola Fleuranvil, investisseuse en immobilier. Pour les scientifiques, ce processus s'appelle la gentrification climatique : l'embourgeoisement de certains quartiers à cause du changement climatique.

Ce transfert de la richesse s'effectue à l'intérieur des terres, dans de nouveaux lotissements spécialement étudiés. Dans le sud des États-Unis, plusieurs promoteurs imaginent les constructions du futur face aux changements climatiques. Des maisons surélevées et rondes pour mieux affronter les ouragans. Ou encore des maisons flottantes qui montent en fonction de l’élévation des eaux.

Reportage de Loïc de la Mornais, Thomas Donzel et Rebecca Suner

Ouragan Irma : une famille française craint de perdre son restaurant, l'œuvre d'une vie

Pendant plusieurs jours, la famille Labi, originaire de Marseille, a attendu fébrilement l'arrivée de l'ouragan Irma. Déterminés à faire face au monstre climatique, les Français sont restés près de Miami Beach, censée être directement touchée par la tempête. Elle craint cependant pour la survie de son restaurant, le fruit de plus d'une décennie de travail. Récit.

FullSizeRender

Anaëlle et ses parents vivent en Floride depuis 2007.

Hier, Anaëlle s'est accordée, pour la première fois, un moment de répit en fin d'après-midi. La journée a été longue et stressante. Depuis 7h30 du matin, la Française de 25 ans aide ses parents, Claude et Eva, à servir une poignée de clients matinaux. Une journée banale en apparence au restaurant Café Vert de Surfside, situé à une dizaine de kilomètres de Miami Beach. En apparence seulement.

Le service est constamment perturbé par un concert de sonneries de téléphones. Les autorités de la ville ordonnent aux habitants de quitter la région de Miami, directement visée par l'ouragan Irma, le plus rapidement possible. "La ville nous  répétait que les pompiers ne pourraient pas nous secourir pendant la tempête. Si on restait, c'était à nos risques et périls", raconte Anaëlle dont l'accent chantant du sud de la France est encore distinct.

Organiser l'évacuation au plus vite

IMG_4243

La ville de Surfside est désertée par ses habitants.

Depuis mercredi, la ville se vide des habitants qui tentent de trouver refuge vers le nord de la Floride. Café Vert est l'un des derniers points de restauration encore ouverts dans le secteur. Les locaux engloutissent un dernier repas avant de prendre la route, tandis que les touristes font quelques réserves de nourriture, en attendant de pouvoir embarquer dans les avions dont le départ est souvent retardé, voire annulé.

Il est 14h00 lorsque les propriétaires du restaurant à la façade banche et verte décident de fermer la boutique. "Les gens paniquaient et ne faisaient que parler de l'ouragan. Le stresse montait, c'était trop pour nous" se souvient Anaëlle, l'ainée du couple Labi. Avant de quitter les lieux, la famille charge la voiture de provisions et distribuent aux employés quelques vivres telles que des oeufs, des croissants ou encore des baguettes. Ils font également don de leurs douze bouteilles d'eau, pourtant longtemps recherchées.

Depuis plusieurs jours, les supermarchés sont pris d'assault par les habitants. Les rayons sont dévalisés et non réapprovisionnés, à tel point que certaines denrées de première nécessité sont devenues introuvables à Miami. "Mardi et mercredi, j'avais envoyé mon mari à travers toute la ville en quête d'eau mais impossible de s'en procurer. Finalement on avait fini par en trouver dans une enseigne réservée aux restaurateurs", poursuit Anaëlle.

Système D comme débrouille 

FullSizeRender-3

De la litière pour chat à la place du sable pour freiner les inondations.

En prévention de futures inondations, la jeune femme place plusieurs sacs poubelles devant les portes du bâtiment. À l'intérieur, la litière pour chat remplace le sable généralement utilisé. "Contrairement aux villes voisines, la nôtre ne distribuait pas de sable. Et je ne pouvais pas en obtenir dans une autre agglomération car les autorités vérifient le lieu de résidence sur le permis de conduire."

Comme beaucoup d'habitants, Anaëlle s'est rendue à la plage pour s'approvisionner en sable. Mais les 500 dollars de contravention annoncés par les policiers ont vite freiné son élan. "Comme dernière solution, j'ai donc évoqué l'idée de la litière. Mon père s'est mis à rire en disant qu'on allait attirer tous les chats du quartier", s'esclaffe-t-elle.

"Je préfère être entourée de mes proches"

Café Vert est plongé dans le noir.

Pendant que les voisins barricadent les fenêtres du restaurant avec des planches de bois - achetées avec les propres deniers des restaurateurs - Anaëlle et ses parents regagnent leurs domiciles respectifs, situés à Aventura, à quelques kilomètres au nord sur la côte. À la hâte, la jeune expatriée entrepose dans son salon tous les objets initialement installés sur le balcon et éloigne le mobilier des fenêtres. Elle regroupe aussi ses documents importants tels que son passeport, son certificat de mariage, ou encore ses diplômes universitaires. Sur les conseils de son mari américain, elle avait pris le soin, quelques jours plus tôt, de consigner d'autres papiers dans un coffre fort de la banque.

Le soir même, Anaëlle et son époux rejoignent le reste de sa famille. Ils feront face à la tempête ensemble. "Dans une telle situation, je préfère être entourée de mes proches", confie-t-elle angoissée. Tous redoutent les prochains jours qu'ils devront passer confinés à l'intérieur de l'immeuble. Pour tuer l'ennui, les Labi ont déjà tout prévu : jeux de cartes, Monopoly marseillais, films - tant que l'électricité fonctionne encore - et conversations via Skype avec les deux autres enfants du couple, étudiants à Montréal. Commence alors le début d'une longue incertitude avant l'arrivée des premiers vents. "Maintenant, on attend."

Yelen Bonhomme-Allard 

Fidel Castro: Son ancien garde du corps raconte

Juan Reinaldo Sanchez habite Miami (Floride). Il est cubain comme beaucoup dans cette ville. Mais Juan n'est pas un immigré comme un autre ici. Il ne se déplace jamais sans ses gardes du corps et sa voiture a des allures de convoi présidentiel. Juan est un VIP. Il est l'ancien garde du corps de Fidel Castro. Surtout, c'est une personne menacée depuis qu'il a décidé de raconter la vie cachée du lider maximo à Cuba. Ile privée, yacht, restaurants de luxe, rendez-vous galants, etc. Dans le récit fait par Juan Reinaldo Sanchez sur la vie de son ancien patron, le commandante cubain y apparait sous un jour totalement différent de celui qu'on lui connait.

 

Reportage à Miami, Maryse Burgot, Jean-Charles Guichard et Arielle Monange.

 

Miami: lorsque l'immobilier repart !

C'est un vrai retournement de tendance. Tandis que la crise des subprimes avait d'abord frappé la Floride, Miami voit depuis un an les investisseurs revenir. Dont des Français. Désormais les projets de construction se multiplient. Et les perspectives sont bonnes.

C'est un reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois et Valerie McCabe.