Sorti il y a peu dans les librairies américaines, le livre Unhinged (Dérangé) fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, son auteure, Omarosa Manigault Newman, ancienne conseillère de Donald Trump limogée en décembre dernier, y prend sa revanche en dressant un portrait peu reluisant du président américain. Retour sur le parcours d’une femme passée de la téléréalité à la Maison-Blanche.
1L'apprentie
Les Américains connaissent d’abord Omarosa Manigault pour son apparition dans la première saison de l'émission de téléréalité animée par Donald Trump "The Apprentice". C’est là qu’elle y rencontre le président américain et tente d’obtenir un poste de cadre supérieur dans son entreprise. Elle ne remporte pas l’émission mais elle marque les esprits, les producteurs la faisant passer pour la grande méchante de l'émission. Elle participera plus tard à d’autres émissions dérivées de "The Apprentice" et aura même droit à son propre programme télévisé intitulé "Omarosa’s Ultimate Merger", dans lequel plusieurs prétendants tentent de séduire la candidate de téléréalité. Omarosa Manigault doit sa célébrité à ces nombreux shows, tous produits par Donald Trump.
2La démocrate
Omarosa Manigault n’a pas toujours adhéré aux idées du parti républicain, loin de là. Avant "The Apprentice", elle a brièvement travaillé dans l’administration Clinton pour le vice-président Al Gore dans les années 1990. En 2012, elle félicite Barack Obama pour sa réélection sur son compte Instagram. Elle appelle même, en 2014, à voter pour Hillary Clinton pour la prochaine élection présidentielle. Elle finit par retourner sa veste en rejoignant l’équipe de campagne de Donald Trump.
❗I'm Ready for Hillary. Are you❓#Hillary2016 - RT and ask your friends to join @readyforhillary: http://t.co/jhOk6W6YIF
— OMAROSA (@OMAROSA) 18 novembre 2014
“Je suis prête pour Hillary. Et vous ? - OMAROSA
3 La conseillère de Donald Trump
Après son investiture par le parti républicain, Donald Trump charge Omarosa Manigault des relations avec la communauté afro-américaine. Elle défend alors bec et ongles le milliardaire : "Tous ceux qui critiquent, tous les détracteurs, devront se prosterner devant Donald Trump."
Tout juste élu président des États-Unis, Donald Trump fait de nouveau appel à elle. Omarosa Manigault occupe alors le poste d’assistante auprès du président et directrice de la communication auprès du bureau des relations publiques de la Maison-Blanche. Elle est l’une des rares personnalités noires occupant un poste élevé au sein de l’administration Trump.
4La nouvelle opposante
En décembre 2017, le départ d’Omarosa Manigault est annoncé. Elle affirme alors souhaiter consacrer son temps à d’autres projets. En réalité, la conseillère du président est limogée par John Kelly. Un renvoi qu’elle a enregistré à l’insu du chef de cabinet du président. Un échange bref qui n'explique pas les raisons de ce départ.
À l’instar de Michael Wolff, l’ancienne conseillère compte bien relater son expérience à la Maison-Blanche. Elle explique que le président aurait envisagé de prêter serment sur son livre The Art of the deal le jour de son investiture. Un portrait peu flatteur de Donald Trump qui multiplierait également les insultes à l’égard de son équipe mais aussi de sa famille. Des dizaines de petites piques visant l’administration pour laquelle elle a travaillé pendant près d’une année. Omarosa Manigault explique avoir refusé un contrat de 15 000 dollars par mois à sa sortie de la Maison-Blanche, accusant l’équipe Trump de vouloir acheter son silence. L’équipe de campagne de Donald Trump menace aujourd’hui de la poursuivre pour violation de clause de confidentialité.
5L’ex-collaboratrice devenue gênante pour le président
Mais le plus inquiétant pour Donald Trump, c’est l’existence d’un éventuel enregistrement sonore réalisé par Omarosa Manigault. Selon ses dires, plusieurs collaboratrices auraient confié avoir entendu le président prononcer le mot "nègre", une insulte raciste taboue aux États-Unis.
Ironie du sort, Donald Trump tweetait il y a cinq ans sur la malice d’Omarosa Manigault.
Omarosa always promises and delivers high drama...
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 mars 2013
"Omarosa promet toujours beaucoup de drama, et elle tient toujours parole" - Donald J. Trump
H.G