Les prêts étudiants endettent les Américains sur vingt ou vingt-cinq ans. Photo : Pixabay

États-Unis: l'enfer des prêts étudiants

Aux États-Unis, le prix exorbitant des études entraîne de nombreux étudiants à contracter des prêts qui les suivront parfois pendant plusieurs dizaines d'années.

Tout sourire, une jeune femme vient de remporter un jeu télé. À la clé, pas de croisière de rêve, de voiture ou de maison, mais le remboursement de son prêt étudiant. Aux États-Unis, ce jeu fait un tabac et cela se comprend. Car, vu de France, le prix des études aux États-Unis dépasse l'entendement : 55 000 € par an pour le droit à Harvard, 54 000 € pour le journalisme à Columbia, 80 000 € pour le commerce en Pennsylvanie... La facture totale peut atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros pour un cursus. Le remboursement commence légalement six mois après la fin de l'université et pèse sur les étudiants tout au long de leur vie.

Des années d'asphyxie économique

L'endettement étudiant devient une bombe à retardement pour la société américaine: un étudiant sur cinq ne peut pas rembourser son prêt. Dans un pays où le coût de la vie est déjà très élevé, les prêts étudiants endettent les Américains sur vingt ou vingt-cinq ans. Chelsea Tobe est diplômée en sciences de l'éducation mais a finalement trouvé un emploi comme chef de rayon dans un grand supermarché. Elle gagne mieux sa vie que si elle travaillait dans l'enseignement mais elle reste asphyxiée par sa dette étudiante : 700 € par mois pour un salaire net de 1 700 €. Comme Chelsa Tobe, de plus en plus d'Américains désespérés créent leur cagnotte sur internet, sollicitant amis et charitables inconnus. Ils sont souvent loin du compte.

Reportage de Loïc de la Mornais, Thomas Donzel, Fabien Fougère, Rebecca Suner et Andreane Williams

[Revue de presse] Et si un hallucinogène devenait un nouveau remède contre la dépression?

Le New York Times et le Washington Post du jeudi 1er Décembre 2016 parlent de deux études scientifiques  qui pourraient révolutionner les traitements pour les patients atteints de cancers, souffrant également de dépression et de crises d'angoisse.

"Une étude sur les hallucinogènes joue un nouveau rôle pour les drogues illégales," titre le New York Times.

Le Washington Post à l'inverse fait les gros titres sur un remède pour les crises d'angoisse, sans mentionner qu'il s'agit d'un remède concernant uniquement pour les patients atteints de cancers: "des psychédéliques ont été découvert pour réduire les crises d'angoisses," explique le quotidien.

Ce médicament en question est le psilocybin, un ingredient trouvé dans les champignons hallucinogènes, il a un effet immédiat sur la dépression et l'angoisse chez les patients atteints de cancers. "Le psilocybin était illégal aux Etats-Unis pendant plus de quarante ans," explique le New York Times, parce qu'il fait parti des drogues dites 'dures'.

Cette situation fait encore polémique aux Etats-Unis, certains chercheurs sont pour l'utilisation de cette drogue thérapeutique, "Il est temps de prendre les traitements psychédéliques en psychiatrie et oncology sérieusement," explique David Nutt, un psychiatre à Imperial College à Londres, lors d'une interview au Washington Post.

Bertha Madras, psychologue à l'école de médecine de Harvard explique au journal qu'il y a déjà une épidémie d'overdose dû à l'opioïde, un analgésique morphinique. Laurie McGinley, du Washington Post va encore plus loin, et a interviewé un autre chercheur qui se positionne contre l'utilisation du psilocybin.

Joshua Gordon, directeur de l'Institut National  pour la Santé Mentale  explique que ce genre de substances peuvent avoir des effets dramatiques sur le corps, "certaines personnes vont essayer de prendre ces médicaments sans l'avis d'un médecin pour voir si ça marche, et c'est vraiment quelque chose qu'il faut qu'on évite".

Le New York Times se positionne en faveur du psilocybin comme traitement médical. Le journaliste auteur de l'article a majoritairement reçu des témoignages de chercheurs voulant mettre ces méthodes en avant.

Le journal explique que 80% des patients atteints de cancers ont montré des signes d'encouragement, ils se sentaient moins déprimés et les crises d'angoisse avaient nettement diminuées.

Jan Hoffman, journaliste pour le New York Times présente le cas d'Octavian Mihai, 25 qui est en rémission du lymphome de Hodgkin, un cancer qui touche le système immunitaire. Lorsqu'il a commencé à être en rémission, il est devenu paranoique, pensant que son cancer allait revenir, il est tombé dans un dépression sévère et a essayé de régler ses problèmes avec l'alcool. Lorsqu'il a commencé le psilocybin, l'effet a été immédiat. Mihai dit que ce médicament lui a changé la vie "j'ai eu une épiphanie!" dit-il au journaliste. 

Des chercheurs aux Etats-Unis mais également en Europe font des recherches pour que le psilocybin ait également des effects positifs sur l'alcoolisme et l'addiction au tabac. Dr. Stephen Ross, le chef du service addiction et psychiatrie à New York University explique au New York Times, que les personnes atteintes de cancer, suivi par de sévères depressions et qui nécessitent de l'aide immédiatement, trouvent en le psilocybin le médicament idéal. "Encore plus pour ceux qui sont à haut risque de commettre un suicide".

 

Clémentine Boyer Duroselle