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Donald Trump : le bras de fer se poursuit avec les démocrates

Le projet de mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique continue de plonger les États-Unis dans l'impasse budgétaire. 

Les démocrates à la chambre des représentants aux États-Unis prennent le pouvoir et vont au bras de fer avec Donald Trump. À la tête de cette opposition se trouve Nancy Pelosi. C'est elle qui refuse les 5,6 milliards de dollars que le président réclame pour construire le mur avec le Mexique. La dernière réunion a eu lieu mercredi 2 janvier au soir, mais ce fut un échec. Donald Trump poursuit donc le blocage des administrations. "Le shutdown durera autant de temps qu'il le faudra", a -t-il déclaré.

800 000 fonctionnaires non payés

Un quart du gouvernement fédéral est sans argent, 800 000 fonctionnaires ne sont sans payés. Les démocrates lançaient mercredi 2 janvier un appel à Donald Trump. Mais c'est une fin de non-recevoir de la part du président américain. Dans le pays, au treizième jour du shutdown les poubelles ne sont plus ramassées, notamment dans les parcs nationaux, dont beaucoup ont décidé de fermer. L'Amérique se trouve aujourd'hui dans une impasse. Donald Trump, lui, s'adresse à sa base d'électeurs avec le mur. Il utilise également un argument de poids : la somme demandée est l'équivalent de ce que dépense le pays en une journée en Afghanistan.

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"Shutdown" aux États-Unis : les parcs nationaux sont fermés

Les premiers effets de la crise du "shutdown" commencent à se faire sentir. De nombreuses administrations ont dû fermer leurs portes.

Une simple balade aux pieds du célèbre Golden Gate à San Francisco (États-Unis) est impossible. Classé parc national, le site est fermé en raison du "shutdown", la fermeture d'un certain nombre d'administrations. Dans un parc des montagnes Rocheuses, les routes sont également fermées. Sur fond de discorde au sujet du mur à la frontière mexicaine, Donald Trump n'a pas pu faire voter le budget au Sénat. Les fonctionnaires non indispensables comme les rangers des parcs, sont renvoyés chez eux, au chômage technique et sans salaire.

La statue de la Liberté ouverte

Certains parcs, comme le mont Rushmore, restent accessibles aux risques et périls des visiteurs, car aucun service de secours n'y sera disponible. D'autres, comme les grands sites de l'Utah à l'image de Bryce Canyon restent ouverts. Le répit est le même pour la statue de la Liberté à New York. Dans ces cas-là, les gouverneurs des États ont pioché dans leur fond d'urgence pour payer le personnel. Le sapin de Noël de Washington près de la Maison-Blanche, classé monument national, est par contre, lui aussi fermé. Les sénateurs, eux, ne reviennent au congrès que jeudi 27 décembre.

Les élections de mi-mandat ont lieu le 6 novembre. Le nombre de femmes candidates n'a jamais été aussi élevé. Photo : Pixabay

Midterms: une vague rose déferle sur le Congrès américain

C'est un record. 529 femmes ont présenté leur candidature pour accéder au Congrès, en novembre prochain, à l'occasion des élections de mi-mandat. 260 d'entre elles sont encore en lice. Cette vague rose (pink wave) survient après une année marquée par le mouvement Me Too et la défiance envers Donald Trump. Cinq candidates démocrates à connaître.

Alexandria Ocasio-Cortez

Cette candidate de 29 ans a gagné la primaire démocrate de la quatorzième circonscription de New York. Une véritable surprise pour les médias. Car la jeune activiste a battu Joseph Crowley, un baron du parti. Originaire du Bronx, Alexandria Ocasio-Cortez fait campagne résolument à gauche, en misant sur ses origines et sa volonté de défendre la classe ouvrière. Si elle a étudié l'économie et les relations internationales, elle était encore serveuse dans un bar à cocktails de Manhattan il y a quelques mois.

Rashida Tlaib

Rashida Tlaib, 42 ans, a remporté la primaire de son parti dans la treizième circonscription du Michigan. Sans candidat républicain en face d'elle, la progressiste sera donc élue. Fille d'immigrés palestiniens, Rachida Tlaib sera surtout la première femme musulmane à entrer au Congrès. Cette ancienne avocate, originaire de Détroit, a été élue à la Chambre des Représentants de l'État du Michigan en 2008. Elle a fait parler d'elle en 2016 en se faisant expulser d'un meeting de Donald Trump.

Debra Haaland

A 58 ans, Debra Haaland fait partie des neuf amérindiennes qui briguent un mandat. La démocrate présente sa candidature pour le premier district du Nouveau-Mexique. Née à Winslow (Arizona) et membre de la tribu Pueblo of Laguna (Nouveau-Mexique), Deb Haaland a combattu l'alcoolisme et les problèmes financiers avant de se lancer dans la politique. Elle milite notamment pour l'accès aux soins de santé et à l'université. Elle-même rembourse encore son prêt qui a lui permis de financer des études de droit.

Ilhan Omar

Issue d'une famille somalienne, Ilhan Omar, 36 ans, est candidate pour représenter le cinquième district du Minnesota. Elle est arrivée aux États-Unis à l'âge de 12 ans, après avoir vécu quatre ans au Kenya dans des camps de réfugiés. Diplômée en politiques internationales, Ilhan Omar est la première Américano-Somalienne à avoir été élue à la législature d’un État. Elle travaille pour Women Organizing Women Network, une association qui aide les femmes d'Afrique de l'Est à prendre des responsabilités.

Sharice Davids

Sharice Davids, 38 ans, est candidate pour la troisième circonscription du Kansas. Elle pourrait devenir la première personne LGBT à représenter cet État.  Avocate et ancienne championne d'arts martiaux mixtes (MMA), Sharice Davids est issue de la Nation Ho-Chunk du Wisconsin. Élevée par une mère célibataire et militaire, elle a été la première de sa famille à accéder à l'université. Si la démocrate est élue, elle veut notamment faciliter l'accès aux études supérieures.

C.L

FILE - In this Jan. 19, 2016 file photo, handguns are displayed at the Smith & Wesson booth at the Shooting, Hunting and Outdoor Trade Show in Las Vegas. Nearly two-thirds of Americans expressed support for stricter gun laws, according to an Associated Press-GfK poll released Saturday, July 23, 2016. A majority of poll respondents oppose banning handguns. (AP Photo/John Locher, File)

Après la fusillade de Parkland, pourquoi le Congrès hésite à contrôler les armes à feu?

Avec 17 morts, la fusillade du 14 février dernier, au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland en Floride, est la plus meurtrière en milieu scolaire depuis la tueries de l'école élémentaire Sandy Hook en 2012. Comme après chaque tuerie, de nombreux Américains ont pris d'assaut les médias et réseaux sociaux pour relancer le débat sur le port d'armes à feu. Malgré tout, les États-Unis ne semblent toujours pas prêts à resserrer leurs lois sur le contrôle des armes à feu. Décryptage.

Mercredi, moins d’une heure après l’arrivée de la police sur les lieux de la tuerie provoquée par Nikolas Cruz, un ancien étudiant du lycée de 19 ans, Donald Trump a exprimé ses condoléances aux familles des victimes sur Twitter.

"Mes prières et mes condoléances aux familles des victimes de la terrible fusillade en Floride, aucun enfant, enseignant ou autre ne devrait se sentir en danger dans une école américaine".

Excédée par la réaction du président américain, Sarah Chadwick, 16 ans, lycéenne dans l’établissement où a eu lieu la tuerie, a craquée et a attaqué avec virulence le locataire de la Maison Blanche.

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 "Je ne veux pas de vos condoléances, p**t** de m*rd*, mes amis et professeurs ont été fusillés. Plusieurs de mes camarades de classe sont morts. Faites quelque chose au lieu d'envoyer des prières. Les prières ne règleront pas cela. Mais le contrôle des armes empêchera que cela se reproduise"

Le message de la jeune américaine a été largement partagé sur les réseaux sociaux : avant sa suppression, le tweet de Sarah avait été liké plus de 346 000 fois et retweeté par près de 144 000 comptes.

La population américaine est exaspérée par ces drames, beaucoup trop réguliers. Pour autant, la création d’une réglementation sur la possession d’armes à feu aux États-Unis est difficile à imaginer.

Dans un article paru jeudi, CNN explique les raisons pour lesquelles l’opinion publique américaine (et pas seulement les lobbys, comme la très puissante National Rifle Association) rend difficile le contrôle des armes à feu par le Congrès.

Les Américains sont très polarisés sur la question armes du contrôle des armes à feu

Harry J. Entern a examiné l’année dernière les réponses à dix questions, posées par le Pew Research Center à un échantillon représentatif de la population américaine, allant de l'avortement au libre-échange en passant par le mariage pour les personnes de même sexe. Les Américains étaient plus polarisés sur la politique des armes à feu que sur tout autre problème (mis à part la construction du mur à la frontière avec le Mexique).

Dans le dernier sondage du Pew sur le sujet, 79% des partisans républicains étaient contre la limitation de l'accès aux armes à feu. Seuls 20% des partisans démocrates partagent cette position. En d'autres termes, il y avait un écart partisan stupéfiant de 59 points de pourcentage sur la question. En effet, comme l'a souligné Nate Cohn du New York Times, peu de questions étaient plus prédictives du choix du vote aux élections de 2016 que la possession d'armes à feu.

De plus en plus d’Américains sont contre une politique de contrôle des armes à feu

Pendant plusieurs années, le Pew Research Center a sondé la population américaine pour savoir si elle était plus favorable à la protection du deuxième amendement ou au contrôle de la possession d'armes à feu. En 1993, 35% des américains ont répondu la protection des droits sur les armes alors que l’an dernier, 47% ont déclaré que la protection du deuxième amendement était plus importante que le contrôle des armes à feu.

Les défenseurs des armes à feu déterminent leur vote grâce à cette question

L'année dernière, Gallup (un autre institut de sondages) a demandé aux Américains s'ils ne voteraient que pour un candidat qui partageait leurs points de vue sur la politique des armes à feu ou s'il s'agissait de l'un des nombreux facteurs importants qu'ils prendraient en compte avant de voter. Parmi les propriétaires d'armes à feu, 30% ont déclaré qu'ils ne pouvaient voter que pour quelqu'un qui partageait leur point de vue. Parmi ceux qui ne possédaient pas d'armes à feu, c'était 20%.

Aussi depuis 2000, le pourcentage de propriétaires d'armes à feu qui ont déclaré que les questions liées aux armes à feu déterminaient leur vote a grimpé de 17 points. Il a augmenté de seulement 10 points parmi ceux qui ne possédaient pas d'armes à feu.

Même si certains responsables républicains étaient tentés de soutenir un contrôle plus strict des armes à feu, ces chiffres suggèrent qu'ils pourraient renoncer parce que les défenseurs des droits des armes à feu sont plus susceptibles de faire entendre leur voix.

Le soutien au contrôle des armes à feu peut augmenter momentanément mais ne dure généralement pas

Le soutien aux mesures de contrôle des armes à feu augmente parfois après les fusillades massives. Après les fusillades de Columbine (20 avril 1999) et de Sandy Hook (14 décembre 2012), les Américains étaient plus susceptibles de soutenir le contrôle des armes à feu que pendant d’autres périodes dans la mesure où ces événements tragiques ont été médiatisés plus largement que d’autres fusillades récentes.

Compte-tenu de la tournure médiatique des événements et de l’écho particulier des propos des partisans du contrôle des armes à feu dans la société américaine, il est probable que le soutien pour le contrôle des armes à feu puisse temporairement augmenter. Cependant, les antécédents suggèrent que tout choc dans l'opinion publique en faveur du contrôle des armes à feu ne tiendra pas : La tendance à long terme est contre le contrôle des armes à feu.

Jules Béraud

John McCain, un électron libre au sein du parti des Républicains

Entré au Congrès américain en 1982, fils et petit-fils d'amiraux, John McCain, 80 ans, est devenu au fil des années un visage incontournable dans le paysage politique américain. En 2008, cet ancien pilote, prisonnier de guerre pendant 5 ans et demi au Vietnam, où il a été torturé, s'était même porté candidat à la Maison-Blanche face à Barack Obama. Ce sénateur de l'Arizona - aux 2,3 millions de followers sur Twitter - est décrit comme inclassable politiquement. Portrait.

"Nous ne sommes pas les subordonnés du Président. Nous sommes ses égaux." Le retour du sénateur républicain dans le monde politique, le visage marqué par une cicatrice au-dessus de l'arcade sourcillière due à une opération du cerveau, n'est pas passé inaperçu. Mardi 25 juillet, dans un discours prononcé devant le Sénat, John McCain a adressé un message sévère à ses collègues parlementaires, leur rappelant les textes fondateurs de la démocratie. Dénonçant l'attitude de certains sénateurs, pour lesquels "le fait de gagner" en politique est devenu plus important que l'esprit de coopération, il a invité les membres du Congrès à revenir au respect de chacun.

https://youtu.be/upVdr34TWZQ

Un républicain appartenant à l'aile gauche du parti

Contrairement aux membres de son propre camp, John McCain est plus modéré, soucieux d'entretenir de bonnes relations avec le parti inverse. Dans le camp des Démocrates, le sénateur républicain suscite le respect. "Il n'y a personne au Sénat comme John McCain", a confié à l'AFP, Chris Murphy, le sénateur démocrate du Connecticut.

"L'un des éléments-clés nécessaires pour bâtir la confiance avec mes collègues a été de tenir ma parole, déclarait le vieux sénateur à l'AFP en 2013. Dans la tradition de Ronald Reagan et Tip O'Neil (ancien président démocrate de la Chambre des représentants, ndlr), je suis prêt à faire des compromis sans trahir mes principes". Ce républicain se présente ainsi comme un "conservateur reaganien", à l'image de cette icône de la droite qui avait su conquérir une partie d'indépendants.

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Pilote de la Marine pendant 22 ans, ce républicain est devenu sénateur par accident. Il aurait dû être amiral, comme l'a été son père et son grand-père avant lui. Possédant son propre siège depuis plus de 30 ans, ce franc-tireur de la politique "a su se bâtir une réputation qui va bien au-delà des couloirs du Capitole", comme le souligne le site Quartz. Au Congrès, il a même été surnommé "la tornade blanche", en allusion à son habitude de défier la Maison-Blanche sur les sujets les plus sensibles. Comme la question de la torture ou celle du réchauffement climatique.

Bien que Républicain, il milite activement pour que les Etats-Unis prennent conscience de la nécessité de changer d'attitude à l'égard de l'environnement et limitent les émissions de gaz à effet de serre. Les années passées dans un camp de prisonnier au Vietnam lui ont appris les erreurs que les Américains ne devaient pas faire : "John McCain a écrit sur les tortures qu'il a subies dans les geôles vietnamiennes, ainsi que sur l'isolement et la dépression qu'il a vécus", rappelle Quartz. De cette expérience découle en 2005 un projet de loi bannissant tout recours à la torture.

L'anti-conformiste républicain (maverick, en anglais), aliéné par une partie de l'électorat conservateur

Pourtant, il n'a rien d'un gauchiste. John McCain s'est prononcé contre l'avortement et le mariage des couples homosexuels. Mais, pour beaucoup de ses amis conservateurs, il n'est Républicain que de nom seulement. Leur collègue n'est qu'un original à leurs yeux. Son indépendance d'esprit lui vaut des critiques sévères de la part des membres de son propre camp.

Les raisons ? Le sénateur avait soutenu un projet de légalisation des immigrés clandestins, un comble pour le Parti républicain. Il avait également voté deux fois contre les réductions fiscales offertes par l'ancien président George W. Bush, avant d'accepter de les titulariser. Un geste qui avait été peu apprécié chez les conservateurs "fiscaux". Et, sur les questions morales, les conservateurs lui en ont voulu d'avoir refusé d'amender la Constitution pour interdire les mariages homosexuels et d'avoir apporté son soutien à la recherche sur les cellules souches d'embryon.

Pendant la campagne républicaine de 2008, en course vers la Maison-Blanche, John McCain avait été déclaré vainqueur dans la moitié des Etats américains, dont New-York et la Californie. Une victoire qui n'avait pas fait l'unanimité chez les Républicains. Rush Limbaugh, animateur de radio connu pour ses positions conservatrices, très écouté par la frange la plus conservatrice de l'opinion, avait mis en garde les auditeurs : "S'il est choisi, il détruira le Parti républicain, ce sera la fin."

La bête noire de Donald Trump 

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John McCain et Donald Trump. © Politico.

Le blog FiveThirtyEight, hébergé par le New York Times, décrit John McCain "comme une épine dans le pied du locataire de la Maison-Blanche." De fait, le sénateur d'Arizona s'est distingué pendant la campagne électorale de 2016 par ses critiques contre Donald Trump. Notamment lors de la polémique sur les parents musulmans d'un soldat américain, tué en Irak en 2004. "Il est temps pour Donald Trump de donner l'exemple à notre pays et au Parti républicain. Bien que le parti l'ait nommé, cela ne lui donne pas le droit de diffamer les meilleurs d'entre nous", avait alors déclaré le sénateur républicain. Des critiques qui ont continué, même après l'accession du candidat républicain au poste de chef d'Etat. Le New York Times a même titré un de ses articles en février 2017, en le nommant "critique en chef de l'administration Trump".

Depuis l'élection du milliardaire comme président, John McCain joue le rôle de "secrétaire d'Etat de l'ombre", comme le qualifie Quartz. En siégeant à la commission des forces armées du Sénat, il a acquis une position qui lui a permis d'être au fait sur les questions de défense et de politique étrangère. Depuis l'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, les relations entre les Etats-Unis et ses principaux alliés se sont quelques peu dégradées. Le vieux sénateur fait figure de diplomate sur la scène internationale en tentant de limiter le plus possible les dégâts laissés par le nouveau président américain et son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson.

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John McCain, sénateur républicain de l'Etat d'Arizona. © Politico

Un exemple. En février 2017, McCain a dû rassurer le premier ministre australien, malmené par Trump lors d'un entretien téléphonique officiel, l'assurant de la solidité de l'alliance américano-australienne. Une autre fois, alors que le président américain remettait en question l'OTAN, il avait "rassuré les partenaires européens sur les 'valeurs universelles' de l'alliance Atlantique".

"McCain ne se contente pas de diverger avec Trump sur les questions de politiques étrangères, il a aussi appelé à la création d'une commission spéciale du Congrès pour enquêter sur les liens entre Trump et la Russie et a exhorté les journalistes à poursuivre leurs investigations sur le sujet", souligne le blog FiveThirthyEight.

Décrit comme un iconoclaste ou homme aigri, il a même été récemment qualifié de "bourru" par le locataire de la Maison-Blanche. Mais John McCain semble s'en moquer. Les relations entre les deux hommes n'ont jamais été au bon point. En 2014 déjà, Trump avait lancé au sujet du sénateur : "C'est parce qu'il a été capturé que c'est un héros de guerre. Moi j'aime les gens qui n'ont pas été capturés."

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Capture d'écran d'une vidéo montrant John McCain au Sénat en train de voter "non" pour l'abrogation partielle de l'Obamacare, vendredi 28 juillet.

Vendredi 28 juillet, il a une fois de plus attiré l'attention sur sa personne et attiré les foudres de son propre camp. Il a en effet voté contre l'abrogation partielle de l'Obamacare, le fameux système de santé, portant ainsi un coup dur au président américain. En apportant sa voix aux côtés des Démocrates, il a montré une fois de plus son indépendance d'esprit et sa fidélité envers ses convictions.

 

Aliénor Vinçotte

Donald Trump coincé face au Congrès

Le président américain fait face depuis le week-end dernier à un dilemme : signer le texte promulguant les sanctions contre la Russie ou imposer son veto. Ce texte de loi l'embarrasse d'autant plus que son intention à son entrée à la Maison-Blanche était de lever une partie des sanctions, adoptées par l'administration d'Obama, sur la Russie. 

Pieds et mains liés. Mardi, la Chambre des représentants votera une loi sanctionnant la Russie, principalement pour sa présumée intervention dans la campagne présidentielle américaine, mais aussi pour l'annexion de la Crimée. Le 15 juin, le Sénat avait adopté dans une quasi-unanimité ce projet de loi, mais le texte était resté bloqué au Congrès où les négociations ont finalement abouti samedi dernier.

Du côté de la Maison-Blanche, ses membres font parvenir des déclarations contradictoires depuis ce week-end. "La Maison-Blanche indique qu'elle soutient la proposition de loi sur les sanctions contre la Russie", titrait lundi The Wall Street Journal. Pourtant, dimanche après-midi, sur Twitter, Donald Trump dénonçait, "l'hypocrite chasse aux sorcières russes", devenue selon lui un prétexte pour les Démocrates de justifier l'élection qu'ils ont perdue. Le locataire de la Maison-Blanche regrettait aussi que les élus républicains en fassent "très peu pour protéger leur président".

En réalité, le Wall Street Journal se faisait l'écho des déclarations de la nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders. Dimanche, cette dernière avait indiqué sur la chaîne ABC : "Nous soutenons la législation actuelle, et nous continuerons à  travailler avec la Chambre et le Sénat pour imposer ces sanctions sévères contre la Russie, jusqu'à ce que la situation en Ukraine soit pleinement résolue".

Un veto sans conséquences 

De son côté, le nouveau directeur de communication de la Maison-Blanche, Anthony Scaramucci, invité sur la chaîne de télévision CNN, a fait preuve de prudence. Il n'a pas dit si Trump envisageait ou pas de signer la promulgation de cette loi. "Le président n'a pas encore pris la décision de signer la loi ou non", a-t-il notamment déclaré.

Ce texte de loi faisait l'objet de résistance à la Maison-Blanche car, comme le rappelle le New York Times, il empêcherait Donald Trump de lever les sanctions existantes contre Moscou imposées par Obama. Si le président américain imposait son veto, il pourrait être finalement soupçonné de sympathie à l'égard de son homologue russe. Indirectement, cette loi place Trump sous surveillance par le Congrès.

Mais même en cas de veto du président républicain, la Chambre des représentants pourrait le surmonter avec une majorité des deux tiers. Le sénateur démocrate Ben Cardin, invité sur Fox, est certain que la loi sera votée à une très large majorité. "S'il met son veto, nous surmonterons son veto", a-t-il assuré.

Une fois la loi adoptée au Congrès, le Sénat revotera, probablement avant les vacances de la mi-août. Une initiative qui laisse inquiète l'Europe, redoutant les "conséquences non désirées" de ces sanctions américaines, selon les mots d'un porte-parole de la Commission européenne.

Aliénor Vinçotte

Tout comprendre sur la réforme de santé des républicains

La Chambre des représentants devait se prononcer ce jeudi sur une nouvelle réforme de santé abrogeant l’Obamacare. Faute d'accord au sein du parti républicain, le vote vient d'être reporté. 

Une promesse phare

Cette réforme est un test crucial pour Trump. Son opposition à l’Obamacare semble avoir été la raison principale du vote en sa faveur. Conscient de cet engouement, il en a d’ailleurs fait l'objet de son tout premier décret en janvier dernier.

Obamacare, un bilan mitigé 

L’Obamacare, promulguée en 2010, avait tenté de corriger les inégalités engendrées par un système jusque-là très individualiste par lequel chaque américain pouvait "décider" de souscrire ou non à sa propre assurance. Seules les entreprises de plus de 50 salariés étaient tenues de proposer un contrat d’assurance à leurs salariés. Beaucoup d’américains, souvent faute de moyens, se retrouvaient alors sans assurance santé.

La réforme de santé de l’administration Obama avait mis en place un système de bourses d’échanges en ligne – avec des débuts difficiles – qui devait permettre à chacun de comparer les offres par état et de généraliser l'assurance maladie dans le pays. Si elle a effectivement permis une forte baisse du nombre d’américains sans assurance, cette réforme a néanmoins été vivement critiquée. En cause notamment, les montants des premiums ayant explosé dans certains états.

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Site mis en place par l'Obamacare

Peu de garanties conservées
Le projet de réforme examiné aujourd’hui conserve quelques garanties introduites par l’Obamacare comme le droit à l’assurance pour les personnes souffrant de maladies chroniques, le droit de garder son enfant sur son compte jusqu’à ses 26 ans, l’assurance des besoins de base ou l’interdiction des surprimes réservées aux femmes.

Libéralisation et augmentations des primes avec l’âge

Pour le reste, la réforme de Trump revient sur l'ensemble de l'Obamacare, menaçant ainsi de porter le nombre de personnes sans assurance à 52 millions alors qu’elles sont 27 millions aujourd’hui.

En effet, elle prévoit de supprimer la pénalité pour non-assurance – une augmentation de 30% des primes est cependant prévue pour les personnes non assurées pendant deux mois consécutifs. Le projet comprend en outre la libéralisation des primes qui, par ailleurs, augmenteraient avec l’âge. Cette mesure pourrait donc engendrer une forte augmentation des montants pour les plus âgés, un défaut qui devrait être corrigé par les parlementaires. Enfin, la possibilité de percevoir des allocations en fonction des ressources disparaitrait, seulement l’âge serait alors pris en compte. Les femmes pourraient elles aussi pâtir de cette nouvelle adoption, avec notamment de vifs débats sur la prise en charge des avortements.

Adoption incertaine

Malgré la majorité dont Trump bénéficie au sein de la chambre, le vote sur ce texte de 2700 pages est loin d’être acquis pour le nouveau président. Ces dernières semaines ont été le théâtre de multiples oppositions de la part de congressmen de la droite du parti, qui considèrent que le projet ne va pas assez loin, alors que les représentants républicains les plus modérés donnent eux aussi de la voix. Ces derniers redoutent les inégalités et la réduction du nombre d’assurés que pourrait engendrer la réforme.

Ces représentants font face à un choix cornélien: s'ils soutiennent l'administration, ils risquent d'aliéner une large partie de leur électorat qui leur en tiendra rigueur lors des élections de mi-mandat en 2018, mais s'ils décident de voter contre la réforme, c'est toute la crédibilité de leur parti et de la jeune administration qu'ils remettent en cause.

Résultat, le président et les leaders républicains ont multiplié les consultations et négociations ces dernières semaines dans l’espoir que leur majorité ne leur glisse pas entre les doigts. 216 voix sont nécessaires – 215, si l’on en croit le Washington Post qui indique qu’un démocrate ne sera pas présent lors du vote – afin de voter le texte, sur les 237 républicains qui siègent à la chambre. Trump dispose donc d’une marge très serrée de 21 à 22 défections.

Une marge si serrée que les républicains n'ont pas voulu prendre le risque. Peu après le rejet d'une proposition de la Maison Blanche par les opposants conservateurs, les leaders du parti au Congrès ont annoncé jeudi soir le report du scrutin. Donald Trump a ensuite tenté le tout pour le tout en menaçant les congressmen républicains de laisser l'Obamacare en place si sa réforme n'était pas adoptée.

Ce vote est un test pour la nouvelle administration qui doit à présent prouver qu’elle peut gouverner et tenir ses promesses. En outre, si la Chambre des Représentants finit par adopter le texte, il lui faudra ensuite être examiné au Sénat, où la très courte majorité – de deux voix seulement – des républicains laisse là encore planer le doute quant à l’issue du scrutin.  

Victoria David