Abigail Marsh est professeur en psychologie à l'université de Georgetown, à Washington DC. Suite à une expérience personnelle survenue à l'âge de 19 ans, elle a voulu scientifiquement démontrer que certains individus sont plus aptes à secourir les autres, et reconnaissent plus facilement la détresse d'autrui.
"Il y a un homme quelque part qui ressemble un peu à l'acteur Idris Elba, ou en tout cas cela était vrai il y a presque 20 ans. Je ne sais rien de lui à part qu'un jour, il m'a sauvé la vie en mettant la sienne en danger. Cette homme a traversé quatre voies d'autoroute en plein milieu de la nuit pour me ramener en lieu sûr, suite à un accident de voitures qui aurait pu me tuer. Pourquoi a-t-il risqué sa vie pour sauver celle d'une inconnue?" questionnait Abigail Marsh lors d'une conférence en juin 2016.
Décidée à résoudre cette problématique, cette universitaire a lancé un appel en 2010, à une catégorie de personnes extrêmement altruistes : les donneurs d'organes, et en particulier ceux du rein. Elle a réuni 19 volontaires, répartis aux quatre coins des États-Unis, ayant donné un rein à de parfaits inconnus, sans jamais les rencontrer (les donneurs aux membres de leur famille ont été exclus de l'étude).
Alors que le cerveau des candidats était passé au scanner, plusieurs expressions du visages leur ont été présentées. Les IRM montraient alors une augmentation de l'activité cérébrale lorsque des visages apeurés étaient exposés. L'amygdale de l'hémisphère droit du cerveau était 8% plus grosse que celle de la population générale. Or cette partie du cerveau est impliquée dans la détection des signaux émotionnels, notamment celui de la peur.
Face à ces résultats, l'équipe de scientifiques a conclu que ces personnes sont particulièrement sensibles à la détresse d'autrui et sont, par conséquent, plus enclines à venir en aide à leurs prochains. Plus altruistes donc.
Vidéo réalisée par Louise Dewast, texte de Yelen Bonhomme-Allard