Surnommé la rivière aux sables d'or, le fleuve des cieux, le Yang Tsé (Chine) a autant de noms que de visages différents. Le meilleur moyen de le découvrir est la croisière. Les touristes chinois sont de plus en plus nombreux à naviguer sur ses flots. À bord du Paragon, 400 passagers émerveillés. "C'est un symbole en Chine, ce fleuve est emblématique", confie une touriste. À bord, tout le confort d'un hôtel de luxe. Cachés dans les forêts de bambous le long du Yang Tsé, on trouve des villages de pêcheurs. Les croisiéristes peuvent mettre un pied à terre et découvrir comment vivaient alors les gens du fleuve.
À bord, dans la cabine de pilotage, la vigilance est permanente : le fleuve, avec ses 2 800 kilomètres de voie navigable, est une véritable autoroute. "Le Yang Tsé est un axe primordial pour le transport fluvial, il a joué un rôle vital dans le développement économique de la Chine", explique Xioran Tang, le capitaine du Paragon.
Ecosystème menacé
Le plus grand barrage du monde, les Trois-Gorges, se trouve sur le Yang Tsé. Il a été construit pour dompter les caprices du fleuve, et générer autant d'électricité que le tiers du parc nucléaire français. Des milliers d'explosions ont eu lieu pour sa construction. "Je me souviens du message des autorités : 'Sacrifiez votre maison pour un monde meilleur et pour vous'. Pour le construire, on a dû quitter les terres de nos ancêtres", se souvient le guide Meng Xuedi.
Trafic fluvial toujours plus important, constructions, surpêche et pollution, aujourd'hui tout l'écosystème du fleuve est menacé. Le gouvernement chinois a donc fait de la sauvegarde des eaux du Yang Tsé une priorité nationale. Des patrouilles le nettoient en permanence, et la pêche est interdite pour les dix prochaines années.
Par Arnauld Miguet, Gael Caron, Yangfan Li et Aowen Cao