Aung San Suu Kyi, l’ex-dissidente qui dirigeait la Birmanie aux côtés des militaires depuis 2016 vient d'être arrêtée, lundi 1er février au Myanmar. Sur leur chaîne de télévision, les militaires déclarent l’état d’urgence pour un an. Dans la foulée, ils annoncent que le tout-puissant chef de l’armée Min Aung Hlaing concentre désormais le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Personne ne sait où est la “dame de Rangoun”, surnom respectueux donné à Aung San Suu Kyi. Elle avait obtenu le prix Nobel de la paix en 1991. La population est estomaquée par ce coup d'État qui signe la fin du processus démocratique en Birmanie.
La "gifle" des dernières élections
"Derrière la vitrine civile que représentait Aung San Suu Kyi depuis plusieurs années, cette fragile démocratie, et bien les militaires en coulisse ont gardé quasiment tous les leviers : ministère de l’Intérieur, ministère de la Défense, l'essentiel du pouvoir économique", explique le journaliste Etienne Leenhardt sur le plateau de France 2. Les militaires ont vécu "comme une humiliation" les dernières élections où le parti de la "dame de Rangoun" a remporté plus de 80% des suffrages.