Cette semaine, sort en France le film japonais "De l'autre côté de la porte" racontant l'histoire d'un jeune lycéen, qui un soir à son retour de l'école, décide de s'enfermer dans sa chambre, de couper toute communication avec sa famille et le monde extérieur. Il n'en ressortira que deux ans plus tard. C'est une histoire, inspirée d'une réalité peu connue, celle des hikikomoris, souvent sans happy end, ni drame tel qu'il est apparu il y a une semaine à l'ouest d'Osaka au Japon et qui a conduit la Police de la préfecture de Hyogo, à intercepter un homme de 40 ans, soupçonné d'avoir tué plusieurs personnes d'une même famille à coups de couteau. Des médias locaux ont alors relayé l'information, et, soulignant son isolement et son retrait de la société depuis l'adolescence, fait le rapprochement de son état avec le comportement des hikikomoris.
Voilà l'occasion de remettre en perspective le phénomène latent des hikikomoris de nos sociétés développées, apparu plus distinctement au Japon il y a une vingtaine d'année, mais présent sur tous les continents, en France également, même si aucun mot français n'existe pour nommer cette souffrance*. Voici un petit retour en arrière, il y a 10 ans, avec un reportage que nous avions réalisé alors à Tokyo et dans sa banlieue. La situation a peu évolué depuis, mais nous reviendrons plus tard, pour vous reparler de ces familles en 2015. Par Sylvain Giaume, Philippe Rochot et Hideki Fujii.
(*) Hikikomori est un mot d'origine japonaise, qui exprime l'idée de confinement de retranchement. On l'emploie pour définir une personne en souffrance qui décide de se rétracter de la société, et vit repliée chez elle, souvent dans sa chambre, porte fermée, à quelques mètres de la cellule familiale. Ce mal qui touche des adolescents ou jeunes adultes peut s'étaler sur plusieurs années.