En fait, ce n'est pas du carbone que la Chine vend aux pays industrialisés mais le droit, pour les industries polluantes de ces pays, d'en rejeter dans l'atmosphère si leurs quotas sont déja atteints. C'est ce qu'on appelle des "crédits carbone", négociés ici dans le cadre de mécanismes prévus par le Protocole de Kyoto, appelés "Mécanismes de développement propre".
Pour résumer, un pays industrialisé investit - via une entreprise ou un fonds spécialisé - de l'argent dans un projet de développement qui ne dégage pas ou peu de CO2 (énergies renouvelables, économies d'energie, etc). La société sur place peut ensuite revendre le carbone évité à une usine d'un pays industrialisé ou à un intermédiaire financier, selon un prix convenu sur la durée du contrat.
La Chine a très bien compris l'intérêt de développer ces mécanismes : elle est devenue le premier pays bénéficiaire en volume de crédits-carbone générés (environ 93 millions de tonnes équivalents CO2 par an), soit 60% du total mondial. Cela représente tout de même environ 745 millions d'euros par an, au prix moyen de 8 euros la tonne.
La France, par l'intermédiaire de l'Agence Française de Développement, veut encourager en Chine l'essor de ce mécanisme, même si cela n'a pour l'instant guère profié aux entreprises françaises.
Reportage dans la province du Yunnan de Pascal Golomer, Sylvain Giaume et Enzo Tsai
Diffusion : JT 13h du 26/11/2009