Les mines chinoises toujours aussi meurtrières

C'est le coup de grisou le plus meurtrier de ces deux dernières années. Il est survenu dans l'une des plus anciennes et des plus grandes mines du pays, dans la province du Heilongjiang, à la frontière avec la Russie. Bilan : 104 morts.

Quelques heures seulement après l'explosion, le Directeur de la mine, son adjoint et l'Ingénieur général ont été limogés et les autorités centrales ont aussitôt lancé une enquête. Les premières conclusions n'ont pas trainé et - nouveauté dans la poitique de communication de crise au sein du pouvoir - elles ont été rendues publiques et commentées dans les médias nationaux : "le système de responsabilité pour la sécurité de la mine n'a pas marché" a déclaré le Directeur de l'Administration de la Sécurité du Travail, "il n'y avait pas assez de contrôle des risques potentiels".

La mine de Hegang fait partie d'un groupe public, elle n'était donc pas considérée comme une mine aussi dangereuse que ces milliers de mines privées qui ont ouvert dans tout le nord de la Chine, au mépris des règles essentielles de sécurité. 12 000 d'entre elles ont d'ailleurs été fermées ces dernières années, les autorités voulant faire le ménage dans un secteur qui enregistre des accidents mortels toutes les semaines. 

Mais il semble bien que l'obsession du profit ait été plus forte que tout le reste, à Hegang comme ailleurs.

En ce début d'hiver, la Chine a encore plus besoin d'énergie que d'habitude, les mines de charbon tournent à plein régime 24h sur 24, les patrons veulent atteindre voire dépasser les quotas de production, à n'importe quel prix. Et tant pis s'il y a un accident, on paiera les indemnités et les amendes...  

Il y a trois ans, le bureau de France 2 Pékin avait réalisé un reportage sur ces mines de charbon, publiques et privées.

Il reste hélas d'actualité...

Publié par Pascal Golomer / Catégories : Non classé