Il y a soixante-cinq ans naissaient les kamikazes : en cet été 1944, le Japon s'affaiblit, les moyens manquent, les soldats meurent de faim et de soif. La supériorité américaine se confirme. Des amiraux et des généraux décident de créer des unités spéciales d'attaque, des missions suicides, les tokkotai.
Dans un geste fou et désespéré, 4 000 pilotes japonais vont écraser leur avion sur les navires américains et alliés pour tenter de les freiner. On leur attribue la destruction d'au moins 71 navires et la mort de plus de 7000 soldats américains.
Pour que leur sacrifice prenne une symbolique mythique, on baptise ces pilotes « kamikazes », en référence au vent divin, ce typhon qui avait repoussé les Mongols dans une bataille légendaire en 1274.
Leur détermination a aussi renforcé la volonté des Américains d' « en finir » avec le Japon, notamment en utilisant deux bombes atomiques.
Après la guerre, beaucoup de soldats japonais se sont suicidés et l'on a ordonné aux autres de se cacher. La démilitarisation du Japon et sa reconstruction par les Etats-Unis n'ont évidemment pas été favorables à ces survivants.
Aujourd'hui, les derniers kamikazes ne sont plus qu'une poignée, la société japonaise ne veut pas vraiment entendre parler d'eux, elle ressent toujours un sentiment de honte et de culpabilité vis-à-vis de cette partie de l’Histoire du pays.
Nous avons rencontré deux survivants qui, aujourd’hui, ne veulent surtout pas qu’on les considère comme des héros, simplement des soldats qui étaient prêts à obéir aux ordres.
Reportage à Tokyo : Pascal Golomer et Sylvain Giaume.
Diffusion : JT 20h du 18/11/2009