Vingt-cinq fonctionnaires de l'Administration judiciaire ont été pris en flagrant délit de tricherie lors des concours organisés pour recruter des cadres, dans la province du Gansu (Nord-Ouest de la Chine) et les pions qui ont tout révélé sont, à l'étonnement de tous, des enfants de l'Ecole Primaire!
L'affaire a été révélée par le quotidien régional "Lanzhou Chenbao" avant d'être largement reprise dans de nombreux medias, dont l'agence officielle Xinhua.
Les organisateurs de l'examen ne s'attendaient sûrement pas à un tel retentissement lorsque l'idée leur vint de faire appel à 18 jeunes pionniers (Organisation du Parti Communiste pour les enfants les plus jeunes) pour surveiller ces examens.
Le district devait sélectionner une soixantaine de cadres pour sa Police, son Tribunal et le Parquet parmi les 265 agents de la Sécurité Publique pré-sélectionnés. Les tricheurs ont aussitôt été éliminés.
Il n'est pas rare de constater dans la Société chinoise des intentions soutenues à contourner la Loi et les réglements, comme le reflète l'expression populaire "shang you zhengce, xia you duice" (là-haut, des politiques, ici bas, des contre-mesures), interprétation vivante du pragmatisme incarné par Deng Xiaoping et sa fameuse théorie du chat : "peu importe qu'un chat soit noir ou blanc; s'il attrape la souris, c'est un bon chat".
Donc, seuls les résultats comptent. Une infraction qui n'est pas vue n'est pas punie et puis, surtout, tout s'arrange...Sauf dans cette affaire du Gansu où on a engagé de jeunes enfants sans arrière-pensée!
"Je voulais juste bien faire la tâche que m'avait confiée mon instituteur" confie l'une des dix-huit surveillants, surnommée Weiwei. De son côté, Monsieur Gao, cadre et lui-même plusieurs fois pion dans ce type de concours, apporte son témoignage : "ce n'est pas que nous n'arrivons pas, nous les adultes, à identifier les tricheurs, mais nous ne voulons pas nous attirer d'ennuis, on ferme les yeux..."
Les malheureux candidats n'auraient jamais imaginé que l'ascension de leur carrière puisse être interrompue par des enfants, "un petit groupe de gens qui ignorent la vérité", pour ne reprendre que la qualification habituelle des autorités vis-à-vis des rebelles.
E.Tsai