On a tout dit ou presque du climat glacial qui règne désormais entre la Russie et les Etats-Unis. L'annexion de la Crimée, au printemps 2014, puis la guerre dans le Donbass, à l'est de l'Ukraine, n'ont fait que renforcer ce qui était déjà une réalité: les relations entre le Kremlin et la Maison Blanche sont exécrables et ce n'est pas l'intervention russe en Syrie pour soutenir Bachar el Assad qui risque d'améliorer les choses.
Pour prendre la mesure du fossé qui n'a cessé de s'élargir entre les deux super-puissances depuis l'accession de Vladimir Poutine au pouvoir rien de tel qu'un petit retour en arrière.
La rencontre se déroule à New York le 23 octobre 1995. Boris Eltsine et Bill Clinton sortent d'un long tête à tête. Ils ont parlé de sujets qui fâchent. Les accords de Dayton sur l'ex-Yougoslavie et l'intervention de l'OTAN que Moscou voit d'un très mauvais oeil remplacer les Nations Unies en Bosnie. La veille, à la tribune des Nations Unies, le président russe avait, avec véhémence, dénoncé les velléités expansionnistes de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Mais lors du point de presse commune, le ton a changé du tout au tout.
On a du mal à imaginer pareille scène aujourd'hui, vingt ans plus tard, entre Vladimir Poutine et Barack Obama.