A la Manufacture de Pavlov Possad, à 80 km de Moscou, on fabrique des châles depuis 1795. Qu'il soit en laine ou en soie, le châle russe est une marque de fabrique de l'artisanat national. Il trouve ses origines dans les châles du Cachemire apparus en Europe à la fin du 18e siècle. Au départ, sa fonction est très pratique puisque d'après le rite orthodoxe, les femmes se couvrent la tête avant d'entrer dans une église. Aujourd'hui, nombreuses sont celles qui l'utilisent comme un accessoire de mode et l'apprécient pour sa beauté et sa chaleur.
A Pavlov Possad, les nouvelles technologies de tissage et d'impression côtoient le travail manuel des ouvrières qui coupent, cousent, nouent, repassent, piquent et plient du matin au soir. Des gestes transmis d'une génération à l'autre au sein même de l'atelier depuis plus de 220 ans.
Première étape : le tissage de la laine
A l'origine, on utilisait la technique de l'estampage pour imprimer les motifs et les couleurs sur le tissu grâce à des "tampons" de bois. Aujourd’hui, la fabrication artisanale a été remplacée par un processus automatisé d’impression.
Après impression, les châles doivent sécher.
Ils subissent ensuite un traitement à la vapeur pour fixer les couleurs.
De nombreux détails sont encore réalisés à la main par les ouvrières : les broderies, les ourlets ou les franges.
Larissa Alexeevna est chef d'atelier. Elle travaille à la manufacture depuis 51 ans.
La création du design des châles est une étape fondamentale :
Chaque série de châle russe a son propre motif et un nom qui lui a été donné par son créateur. Les motifs sont renouvelés en permanence par les peintres de la manufacture, qui collaborent régulièrement avec des designers contemporains, fiers de prolonger la tradition tout en la modernisant.
Par Alexandra Dalsbaek