Saint-Pétersbourg ou la Venise du Nord. La ville aux mille palais, ses canaux, ses musées... Pourtant, derrière les merveilleuses façades du centre-ville, à deux pas de l'Ermitage et de la Perspective Nevski, on trouve les "Kommunalki". C'est après la Révolution de 1917 que les Bolchéviques lancent leur politique de "restriction" des logements en imposant aux citadins les plus riches de partager leurs luxueux appartements avec d'autres habitants. Cette époque voit naître la notion d' "appartement communautaire" ou "Kommunalka". C'est aussi la fin de la propriété privée. L'Etat attribue une chambre par famille et l'on établit une norme de 8m2 par habitant quelque soit l'âge. La cuisine et les sanitaires sont communs. A l'époque c'est à Saint-Pétersbourg (alors appelée Petrograd) que l'on trouve les plus beaux appartements et par conséquent, la plus grande surface à partager. Malgré la fin de l'ère soviétique, Saint-Pétersbourg reste aujourd'hui la capitale des kommunalki. 

Reportage Alban Mikoczy - Patrice Acheré - Alexandra Dalsbaek - Volodia Sidorov

En plein centre de Saint-Pétersbourg, au 23 rue Rubinstein, 9 appartements sur 10 sont des Kommunalki.

Dans les années 1990, Vladislav et sa femme Larissa ont acheté deux pièces dans cet immeuble classé. Située en plein centre-ville, la rue Rubinstein a sa propre page Wikipédia. L'immeuble de Vladislav a été restauré récemment, en façade en tout cas. A l'intérieur, c'est une autre histoire.

Aujourd'hui, plus de 500.000 pétersbourgeois vivent encore dans ces appartements communautaires plus ou moins délabrés. Vladislav, Larissa et leur fils partagent l'appartement avec trois autres familles ; L'équipe de France Télévisions Moscou a rencontré Polina, Viktor, Vladislav, Larissa, Ekaterina... un seul appartement pour quatre générations et des voisins que l'on n'a pas choisis.

Par A.Dalsbaek