Dans son communiqué officiel, Jean-Claude Juncker évoque la perte "d'un ami et d'un frère". Des frères d'armes, que tout aurait du opposer : conviction européenne chevillée au corps pour le Luxembourgeois, euroscepticisme propre à la droite française (de Pasqua à Seguin) pour l'ancien Président français. Pourtant, entre l'Européen de coeur et l'Européen par nécessité, l'alchimie va opérer. Le Gaulliste va renforcer le lien franco-allemand si présent dans l'ADN du premier ministre luxembourgeois, puis il va progressivement défendre le projet européen. Au fil des ans et des longs marathons courus ensemble dans les nuits glaciales des sommets européens, une amitié va naitre, grandir, se fortifier. Amour de la littérature, conversations partagées autour d'une bonne bière, parler vrai, les deux hommes se reconnaissent, comme le cadet et l'ainé d'une même famille. Juncker, le jeune étudiant de Strasbourg, aperçoit un jour Rastignac et prend conscience lui aussi qu'il aura un destin.
Derrière les mots chaleureux du Président de la Commission européenne, la douleur d'un ami...
Aujourd'hui, l'Europe perd une de ses figures de proue, la France un grand homme d'État et moi un ami fidèle. Jacques #Chirac était un homme de fortes convictions, celles des valeurs humanistes de fraternité, de respect de la tolérance.https://t.co/HcdpxsRHa9
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) September 26, 2019