Climat : la jeunesse belge se mobilise
« On est plus chauds que le climat » chantaient en chœur les jeunes dans les rues de Bruxelles. 12 500 collégiens et lycéens rejoints par les étudiants ont défilé dans les rues pour réclamer des mesures pour lutter contre le dérèglement climatique. Dans plusieurs grandes villes belges, ils ont prévu de « brosser » (sécher) les cours tous les jeudis matin jusqu’aux élections fédérales belges de mai 2019.
Sur les pancartes, des messages alarmistes « on n’a pas de planète B », « j’ai mal ma terre » et d’autres plus humoristiques « on veut moins de degré sauf pour la bière ». Ils appellent les politiques à agir rapidement face à l’urgence climatique. Parmi les grandes revendications soulevées : la pollution, l’usage du plastique, la gratuité des transports publics, l’augmentation des pistes cyclables…
A l’origine de la mobilisation « Youth4 Climate » deux lycéennes flamandes Anuna de Wever et Kyra Gantois. Leur appel à faire la « grève » des cours a trouvé un fort écho grâce aux réseaux sociaux. Elles se sont inspirées de Greta Thunberg, cette jeune suédoise figure du mouvement écologiste qui a interpellé les dirigeants politiques à la COP24 et au Forum de Davos.
La plateforme youth4climate.be a aussi été lancée par les jeunes dans l’objectif de collecter des idées pour la transition écologique. Une manière de centraliser les propositions et d’inclure tous les citoyens qui peuvent y participer librement. Soumises au vote et analysées par les experts, ces idées seront ensuite présentées aux politiques avant les élections.
Une mobilisation à l’ampleur inattendue
Un mouvement qui surprend les spécialistes mais peut s’expliquer par un contexte général de mobilisation. « On a l’impression que la tension politique, les blocages politiques sont propices au fait de pousser les jeunes dans la rue à reprendre la parole » souligne Jean Faniel, politologue à Bruxelles.
A quelques mois des élections belges et européennes, « on se retrouve dans des mobilisations qui vont inscrire ce point à l’agenda du monde politique » et certainement peser dans le scrutin selon Jean Faniel.