A Bruxelles, il est le dernier défenseur de la langue de Molière, un amoureux des mots, qui parle un français parfois un peu précieux, voire suranné.
Son goût pour le passé simple, qui ravit les observateurs et les derniers grognards de la presse francophone, trahit une passion sourde, secrète : celle des amoureux transis. Jean-Claude Juncker, dit-il, veut « restaurer le français dans sa dignité ».
Je suis un fervent partisan du multilinguisme. C'est une caractéristique propre aux Européens. Il faudra que nous rassemblions tous nos efforts continentaux pour redonner à la langue française l'importance qui lui revient. #francophonie pic.twitter.com/EfkFGmS1Lm
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) March 20, 2018
Il montre donc l’exemple, préside les réunions du collège en français, intervient dans notre langue, lors de discussions organisées par des « think tank » anglo-saxons. Mais il se bat souvent seul. Son commissaire français, Pierre Moscovici préfère écrire à Bruno Le Maire à Bercy, dans la langue internationale du business. Depuis longtemps déjà, beaucoup de nos ministres ou fonctionnaires ont abdiqué. Le Président de la Commission européenne, lui, résiste, car comme dit Cyrano de Bergerac, « je ne me bats pas dans l’espoir de succès, non c’est bien plus beau, lorsque c’est inutile ».