Elle a prêté serment le week-end dernier devant le roi ; Sophie Wilmès sera dès demain à la tête de l’exécutif fédéral belge. La fonction de Premier ministre se déclinera alors au féminin. Une première dans le plat-pays.
A quarante-quatre ans, et un parcours politique éclair, elle succède à Charles Michel, en partance pour la présidence du Conseil européen. Le premier engagement politique de cette cadre du Mouvement Réformateur est local. Dans les années 2000, elle est conseillère communale à Uccle (commune de Bruxelles), puis à Rhode-Saint-Genèse. Entre 2007 et 2015, elle devient échevine de la commune flamande. Suppléante de Didier Reynders, elle prend sa place de député fédéral en 2014, avant de rejoindre elle aussi le gouvernement. En septembre 2015, elle hérite du portefeuille de Ministre du Budget.
Malgré une promotion rapide au poste de Première ministre, son action restera limitée, car Sophie Wilmès hérite d’un gouvernement en affaires courantes. Elle ne pourra assurer que les affaires de gestion journalière (comme les salaires des fonctionnaires), des affaires urgentes et de sécurité, et assurera également la continuité des politiques mises en place par le gouvernement précédent.
Impossible donc d’initier de nouvelles politiques fédérales. Car le précédent gouvernement a chuté il y a plus de dix mois, avec la sortie du N-VA (Nationalistes Flamands) de l’accord de gouvernement. Et malgré les élections de mai dernier, l’éclatement des partis subsiste. Comme en 2010, en l’absence d’une coalition stable au Parlement, la constitution d’un gouvernement reste impossible. Cela fait déjà plus de 300 jours que les Belges vivent sans gouvernement fédéral ; l’ombre du record de 541 jours, atteint en 2011, plane toujours.