Vendredi 4 octobre, le musée éphémère Smile Safari a ouvert ses portes à Bruxelles. Une galerie qui présente des œuvres artistiques, des décors flashs, des fonds graphiques spécialement installés pour y prendre la pose et faire des photos à partager sur les réseaux sociaux.
Le concept de ce musée bruxellois n’a rien d’unique. Il s’inspire de l’exposition Color Factory à New York, du Museum of Ice Cream à San Francisco, ou, en Europe, du musée du Selfie de Budapest, qui n’ont pour but que la publication de clichés adaptés aux canons de Instagram, Snapchat, TikTok,…
L’idée peut sembler absurde, mais ces expositions enregistrent de fortes fréquentations. Cela malgré des prix d’entrée élevés : 21€ pour un adulte au Smile Safari et plus de 31€ pour les musées américains. Des tarifs qui paraissent exorbitants, d’autant que ces expositions sont cofinancées par des marques en quête de visibilité chez les millenials. L’éphémère musée bruxellois est largement financé par de grandes sociétés agroalimentaires, automobiles ou du commerce discount. Des marques qui ont toutes le doit à un ou plusieurs décors incluant leur logo.
Si le succès des musée pop-up peut en réjouir certains, en désoler d’autres, il a le mérite de stimuler les musées traditionnels. Au printemps 2018, le Musée d’Art Moderne de San Francisco (SFMOMA) a crée une exposition temporaire dédiée à René Magritte. Elle permettait aux visiteurs d'entrer dans les toiles de l’artiste belge et de s’y immortaliser.
Les musées traditionnels prennent d’ailleurs plus largement le pli des réseaux sociaux. Ces derniers apparaissent progressivement comme une « porte d’entrée » permettant au jeune public de s’habituer, se sensibiliser et s’intéresser aux expériences muséales. En somme, un moyen de dépoussiérer l’image des vieux musées...