Foot féminin : aux Pays-Bas les joueuses remportent le match de l’égalité salariale

A l’occasion du lancement de la Coupe du monde de foot féminine en France, les Pays-Bas ont annoncé que d’ici 2023, la sélection nationale féminine touchera autant que l’équipe masculine.

C’est une victoire de plus pour l’égalité entre hommes et femmes sur le terrain. Pendant quatre ans, les joueuses de l’équipe de football nationale néerlandaise, vont voir leurs salaires augmenter graduellement pour atteindre ceux de l’équipe masculine d’ici 2023.

Le processus sera lancé dès juillet prochain, après la Coupe du monde, a annoncé lundi 3 juin, la fédération royale néerlandaise de football (KNVB) dans un communiqué de presse. « Le KNVB veut être un exemple de développement social pour l’égalité homme femme ».

La mise en place se fera en deux étapes selon le KNVB. Entre 2019 et 2020, le salaire des joueuses sera augmenté « à un niveau nettement supérieur » via les revenus commerciaux de la fédération. Dans un deuxième temps, sur la période 2021-2023, il faudra que le KNVB renégocie avec les instances qui organisent et diffusent les compétitions féminines pour égaliser les salaires. Pour Jan Dirk van der Zee, directeur du KNVB et responsable du foot féminin, plus que les fédérations, c’est toute l’économie du football qui doit aller vers cette égalité salariale : « le marché doit aussi suivre la voie ouverte par la KNVB ».

La fédération s'engage, mais n'a dévoilé aucun chiffre. Ni sur le montant que chaque équipe reçoit lors d’un tournoi, ni sur l’ampleur du fossé qui sépare les salaires femmes/hommes.

Championnes d’Europe

Cette décision du KNVB est une victoire pour les joueuses. L’attaquante vedette, Vivianne Miedema a déclaré aux médias néerlandais : « Nous méritons la même chose que les hommes. Nous sommes championnes européennes. Les hommes eux ne se sont même pas qualifiés pour la Coupe du monde, ni l’Euro ». En 2017, l'équipe féminine a remporté l’Euro et se bat désormais en France pour remporter le titre de championne du monde.

Au mondial, elles ne seront pas les seules à avoir remporté la victoire de l’égalité salariale. En 2017, l’équipe féminine norvégienne a ouvert la voie de la parité. La fédération norvégienne de football a obtenu la baisse du salaire de ses joueurs et l’augmentation de celui de ses joueuses pour arriver à une égalité parfaite.

Vivianne Miedema, espère que la décision de la KNVB inspirera d’autres pays : « C’est un grand pas en avant vers l’égalité. Nous espérons que ça va pousser d’autres fédérations nationales à égaliser les salaires ».

Pour le moment, la différence salariale règne toujours, pour la coupe du monde, les joueuses des 24 équipes sélectionnées devront se partager 24 millions d’euros de prime. C’est treize fois moins que le butin des hommes en Russie l’année dernières, qui se sont partagés 356 millions entre 32 équipes.

Charlotte Dupon et Valéry Lerouge